Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Un peu de ma peau vive




Un peu de ma peau vive est restée sur la route,
écorchure séchée sur le ruban des nuits
mais c’est toujours cela que n’aura pas l’oubli

Un peu de mes yeux noirs est resté dans l'érable
brillance passagère, vitré cherchant semailles
et c’est toujours cela qui nourrira l’émail

Quand la terre sourit, est ce que tu vois
ses dents ?
Pourtant
elles sont là…

Mes lèvres enfanteront des baisers à venir
mes mains ma chair mes seins trouveront à s’enfouir
dans cet asphalte temps
déroulé sous nos pas

Je sais je sais, Sirène est la postérité
je sais que notre vie ne sera qu’un été
je fus tu fus nous fûmes
terrifiante attraction, terrifiantes suppliques

Nous sommes dans l’entre deux,
l’instable
la prière
ne sommes-nous que
sable
qui voudrait être pierre ?




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H
<br /> Je viens de lire ce poème qui a capté mon être et vous en remercie !<br /> <br /> <br />
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R
<br /> C'est un honneur pour moi qu'il vous ait touchée, Huguette, merci de votre passage en ces lieux.<br /> <br /> <br />
M
<br /> Tu dis Avignon... Tu dis "pierres rondes du Rhône" avec ce R roulé de ceux que j'ai dans le coeur et qui vivent là-bas.<br /> Alors, mon âme s'envole de toutes ses pensées vers eux en emportant la singulière image que tu viens de suggérer ici en me partageant cette émotion prégnante.<br /> Mille mercis à toi de ce voyage imaginaire du soir.<br /> Je t'embrasse.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Les ruelles qui montent très douces vers le Palais des Papes<br /> sont toutes ensanglantées de la rougeur des pierres<br /> posées rondes et douces sous le pas qui voyage<br /> <br /> Contente que cette évocation ait rapproché ton âme des tiens en d'autres bourgs<br /> Bises à toi Marianne!<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> J'aime bien cette manière de dire "un peu de... est resté dans..."<br /> et cette très belle manière d'interroger en interpellant via une image : "qui voudrait être pierre ?"<br /> Non, je n'aimerais pas devenir pierre car on les refoule du pied, personnellement je préfèrerais devenir sable où d'autres laisseront un peu de leurs pas et de pas en pas leurs empreintes même<br /> éphèmère.<br /> <br /> Douce soirée à toi, poétesse.<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> Ce que tu dis me rappelle une émotion puissante éprouvée en marchant dans les rues pavées d'Avignon.<br /> J'avais le sentiment de marcher sur des visages en pensant à tous ceux qui en ces temps lointains avaient si bellement arrangé les pierres rondes du Rhone qui recouvraient les rues.<br /> Jolie image que celle que tu m'offres, nous laissons notre empreinte dans les souvenirs des vivants, et les vivants laisseraient nos empreintes dans le sable que nos corps devenus...<br /> Mille merci Marianne!<br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> L'abîme<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Il en tomba combien dans cet abîme<br /> Et je disparaîtrai un jour dans le silence<br /> De ce monde, c’est certain<br /> <br /> Il en tomba combien dans cet abîme<br /> Le vert de mes yeux, l’éclat de mes cheveux<br /> S’éteindront au fil du temps<br /> <br /> Il en tomba combien dans cet abîme<br /> Dans ma chute se figeront les souvenirs<br /> De ma vie resteront les images<br /> <br /> De ce monde, c’est certain<br /> La vie renaîtra<br /> Et tout sera comme si je n’avais pas existé<br /> <br /> Dans ce monde, c’est certain<br /> J’aimerais laisser mon empreinte<br /> Le vert de mes yeux, le son de ma voix<br /> <br /> Vous qui m’aimez<br /> Ecoutez-moi !<br /> Il faut m’aimer encore du fait que je mourrai<br /> <br /> Entendez mes cris du silence !<br /> L’écho de ma chute où l’abîme m’entraîne<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> lutin<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> C'est réellement étonnant<br /> ton beau poème aurait pu s'intituler " la chute d'Icare"<br /> et c'est précisément ce que je suis en train de lire en ce moment<br /> icare crie dans un ciel de craie...<br /> Merci Lutin de l'écho<br /> <br /> <br />
V
Demeurer... Durer... Mais ce n'est pas pour sa signification qu'il m'émeut ce poème, c'est pour les images qu'il évoque au passage.
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R
<br /> C'est vrai que je ressens très fort le fait qu'un jour je ne serai plus qu'un nom dans la mémoire des autres<br /> cela ne m'apeure pas<br /> et j'aurai joie si je peux nourrir une fleur au bord d'une route...<br /> <br /> <br />