Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Marchés africains



Les marchés africains suintent leurs capiteuses
fragrances de piment et de poudre amoureuse.
La corne de Zébu voisine avec la peau
De  morues séchées pendant leurs oripeaux

Le soleil tape-yeux.


Dans un recoin un Vieux
Répare un balafon aux accords pataquès
Pendant que des enfants avec de pauvres caisses
Se fabriquent des jouets plus beaux que leurs modèles...

Le joaillier cajole un bracelet rebelle
Qui tente d'échapper au lasso filigrane
Alors que sa voisine orne de frangipane
Les tresses d'une femme aux muscles de statue.

Le marché se fait rue.

Un hableur de fortune vante sans se lasser
Tous ses " En-attendant ", ses samaras tressés
Qui sursoient un moment aux chaussures fermées
Et font la joie puérile des touristes vampés.

Ici la maraîchère aux bassines émaillées
Range sur son boubou le manioc et l'igname
Et dans chaque carré énervé se déclament
Des palabres sans fin, marchandages  joués
Autour des statuettes, d'ébène ou bien d'ivoire
Ou des bronze coulés
A la cire perdue.

Manioc, cumin pili pili et la chaleur qui fond
Les peaux les unes aux autres,
Brunes, noires ou blanches

Le chauffeur de taxi dans sa voiture épave
Emporte sur son toit les chèvres et les poules
Entassées, ahuries que ce carosse roule
Comme un " S'en fout la mort" dont la poudreuse étrave
Laisse les caquetances sur la mer des risées
Mal avisées.
Là bas, tout dure
Plus qu'il ne doit durer.



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