20 janvier 2012
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09:50
Le train comme d'autres s'envolent
chanson du rail parcours créole aux ressorts amortis
mes collines aussi
dont le temps a éteint les fièvres animolles.
S’ asseoir dans le sens contraire de la marche
on n'y découvre le paysage que pour la raison qu’il s’enfuit
et c’est cette fuite même qui rend inoubliable le rapprochement fugace
de notre être rôdeur et des terres traquées
La moitié du trajet est un fleuve de brume
C'est alors que rêvant yeux ouverts
se pose sur la vitre
l’impalpable
l’inespérée transparence
habitée
d’autres transparences
que la lumière dense
Naissance. Acmé du voyage où j’oublie que la solitude
c’est le reflet de soi auquel on se raccroche
dans la vitre du train
pour dire adieu
au quai
La brume a laissé place à ces corps de pierre ou de bois
que toute traversée blesse sans le vouloir.
Défilent des chemins sans bruit d’ herbe marchée
qui se laissent flétrir dans un pâle soleil
et je contemple triste la traîne sombre
de leurs peurs et leurs joies subitement fauchées
Villages, maisons isolées, châteaux viticoles, forêts, immondices
Ce que le regard dérobe au voyage
devra rester soigneusement inutile
panier d'impressions fugitives en brins d'osiers farouches
et farouchement ignorants les uns des autres
Plus on approche l'estuaire de la Gironde
plus le soleil insiste et cogne sur la vitre
et monte dans mon coeur un goût de fenaisons à jamais suspendues
parfum de joue tiédie dans l'éternel été
Je ne sais pas sortir de cette hébétude
que rompent si aisément les autres voyageurs
Sur le quai ils déroulent leurs pas en carnet
décoctions du bitume
où vont-ils si pressés ?
chanson du rail parcours créole aux ressorts amortis
mes collines aussi
dont le temps a éteint les fièvres animolles.
S’ asseoir dans le sens contraire de la marche
on n'y découvre le paysage que pour la raison qu’il s’enfuit
et c’est cette fuite même qui rend inoubliable le rapprochement fugace
de notre être rôdeur et des terres traquées
La moitié du trajet est un fleuve de brume
C'est alors que rêvant yeux ouverts
se pose sur la vitre
l’impalpable
l’inespérée transparence
habitée
d’autres transparences
que la lumière dense
Naissance. Acmé du voyage où j’oublie que la solitude
c’est le reflet de soi auquel on se raccroche
dans la vitre du train
pour dire adieu
au quai
La brume a laissé place à ces corps de pierre ou de bois
que toute traversée blesse sans le vouloir.
Défilent des chemins sans bruit d’ herbe marchée
qui se laissent flétrir dans un pâle soleil
et je contemple triste la traîne sombre
de leurs peurs et leurs joies subitement fauchées
Villages, maisons isolées, châteaux viticoles, forêts, immondices
Ce que le regard dérobe au voyage
devra rester soigneusement inutile
panier d'impressions fugitives en brins d'osiers farouches
et farouchement ignorants les uns des autres
Plus on approche l'estuaire de la Gironde
plus le soleil insiste et cogne sur la vitre
et monte dans mon coeur un goût de fenaisons à jamais suspendues
parfum de joue tiédie dans l'éternel été
Je ne sais pas sortir de cette hébétude
que rompent si aisément les autres voyageurs
Sur le quai ils déroulent leurs pas en carnet
décoctions du bitume
où vont-ils si pressés ?