12 mai 2008
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Cet auteur dont je vous ai déjà parlé,
à propos des Vies secrètes du Hans Trapp
ou de La solitude du Kristkindel
cet auteur que je rêve d'accueillir un jour dans notre douce région vient d'éditer un livre dont j'ai reçu hier en avant première deux photos, accompagnées comme toujours d'un petit mot délicieux, délicat, drôle et vivant et tendre, à l'image de ce que j'imagine être ce conteur dessinateur peu banal.
Regardez ce lion et son dompteur étonnés, aux yeux brillants à l'identique, vers quel pays l'auteur va-t-il encore nous emmener? Voilà ce que je rêve de savoir, très vite, pour mieux vous en parler.
Je n'ai jamais vu des cheveux d'or peints avec cette patte certaine, qui fait du poil qui nous pousse sur la tête un joyau solaire.
Et puis, rien que le fait de nous montrer simplement le buste des deux personnages me donne envie de connaître ce qui se passe de l'autre côté du mur sur lequel ils semblent appuyés et regarder ailleurs... au fond de mes propres rêves.

Ce rêve serait-il d'une chute dans l'éther? Tous les enfants - même les plus grands - sont longtemps poursuivis par ce rêve d'être un planeur vivant, ce rêve de chute au bout de laquelle se trouve toute rédemption. Oui, ces deux seules images me parlent de nuits transfigurées, de natation dans l'air pur, d'un mélange de joies et de petites trouilles, d'émerveillement au rendez-vous...

Et puis le titre n'est pas sans m'évoquer un autre grand rêveur, un autre promeneur du ciel et des étoiles. Aussi, et avant que de me munir de mon bâton de pélerine et trouver un lieu sur ma région où accueillir en vrai et faire connaître cet auteur au-delà de ses terres d'Alsace, je voudrais avec une pensée toute amicale lui offrir ce poème de Rimbaud:
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur