18 janvier 2009
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Non mes épaules ne sont pas assez larges
pour porter les souffrances du monde
et ma voix trop ténue pour hurler mon immense embarras
Cela fait tant d'années que je me dis que tout est question de lettres
jetons celles qui canalisent nos visions toutes faites
donnons-nous une chance
un peu moins sable que les autres
Je les regarde
les marionnettistes
ils ne se ressemblent pas mais ils se ressemblent
dans le fond, ça les arrange que rien ne change
catastrophes quotidiennes
héros périssables
et tous ces anonymes rangés aux accessoires
S'il y avait du mieux
leurs fonds de commerce péricliteraient
comment exister encore dans un monde où il n'y aurait plus rien à dénoncer
à promettre ou à vendre aux imbéciles utiles
tuées leurs allégeances
envolées propagandes de tous bords
brûlés propos de sang séché
attrapés les médias aux partiaux pétioles
Pourtant il y aurait de quoi ne pas loucher en troupeau
dans la même direction
Jamais je n'entends hurler les foules
sur la détresse du Congo
le viol comme arme de guerre
le génocide Somalien
la discrète amnistie des crimes de guerre Talibans
les enfants soldats enrôlés dès sept ans au Congo
ou en Afghanistan
les civils sans protection en République Centrafricaine
les violations des droits au Sahara Occidental
Tout cela se déroule dans le plus grand silence
peut-être parce qu'aucune récompense
pour conformité à la bien-pensance
ne sera délivrée aux défenseurs ou opposants
de l'un ou l'autre de ces camps
Non mes épaules ne sont pas assez larges
pour porter les souffrances du monde
et ma voix trop ténue pour hurler mon immense embarras
Les cartes du monde Diplomatique
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Ils croient à la paix et leur amitié est restée intacte