Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Au passage le temps


Au passage le temps

    goutte à goutte sans escale sans bruit
        me frôle la joue les soirs d’incubaison
    au passage le temps
        ses mots en éventail sur le pourtour des yeux
la peau qui transparence à débusquer le je
        parmi tant d'autres

être un grand arbre blanc
        sur la route immobile épluchée par le vent
    attendre jusqu’à mille

Au passage le temps
    de plus en plus souvent un poids neuf inconnu qui énigme les gestes
furtives
    entre deux huis
        les choses d'autrefois
elles paraissaient immenses
        les souvenirs s’estompent il reste quelques taches
l’imprononcé de l’être

Elle rêve un chemin qui s’ouvrirait tout seul
        pas ces chemins bourbeux où elle s’est blessée dans des sortes de nuits

Une improvisation qui monte et qui descende
taillée crue dans le vert pour regarder tout droit comme on s’endort
    ou se perdre à plaisir
        des portes tout du long trois dièzes à la clef pour s'envoler au vent
    pas trop de soleil pas trop d’ombre
                mais la brise
sur le visage nu
des voix qui parlent sans urgence
au lointain
le jour
puis



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B
Comme Lydia,<br /> <br /> le jour<br /> puis<br /> <br /> le grand blanc, l'espace silencieux qu'il faut imaginer comme chez Flaubert.
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R
Plaisir de vous retrouver, Philippec'est étonnantce matin ailleursj'ai posé en commentaire que nous n'avions pas d'autre choix souventécrire pour que les mots se taisentécrire en cherchant toujours cette brêche où nous pourrons enfin nous contenter de regarderla terre où poussent les mots sans alphabetsilencele son zéro plus quelque chose
L
Ce poème me touche énormément.. <br /> J'aime le vide qui suit :<br /> <br /> le jour<br /> puis<br /> <br /> J'aime cet espace que tu laisses au lecteur ; cette liberté de nous projeter. Cette possibilité de plonger...
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R
Merci Lydiac'est précisément mais bien mieux ditce que j'ai éprouvé à la lecture de nombre de tes beaux textes(je les ai toujours en lien quelque part)la possibilité de plonger sans se noyerse ressourcer au contraire...
J
Enfin un peu de temps pour venir vous relire.<br /> j'avais été peiné de la disparition de Voyages en poésie et puis finalement, je me dis que vous avez fait le bon choix, la sélection de vos textes qui se trouve ici, épurée, si loin de certains articles plus circonstanciels, est mieux à votre image. Mail suit. Amitiés.
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R
C'est gentil Joubert, oui j'ai eu mal en détruisant VenP mais d'un autre côté, je ne voulais pas un matin me réveiller et trouver tout parti tout seul. Oui, cela a été un gros travail de débrouissaillage et de choix, beaucoup de temps et le mal de dos qui va avec (sourire), mais c'était important... je crois.