Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Il s'appelait Arsène
au début il marchait du pas de l’escargot
ses pas laissaient des traces argentées dans le sol
le temps c’est de l’argent dirent les sages de son village
mais attention
pas ces monnaies sonnantes qui vous font trébucher
non cet argent qui pétille en séchant et s’émaille au soleil
s’envole dans les feuilles
et couvre les bouleaux d’une nuance si secrète qu’on ne saisit jamais son nom.
Un malheureux matin il découvrir le pouvoir de la course
la boisson enivrante des obstacles franchis en allongeant le pas
il épousa la vitesse en criant le temps c’est de l’argent
et en effet, l'Arsène transforma en objets
le moindre de ses pas.
Mais loin derrière lui, l’escargot se riait…
car si lente soit–elle, la spirale à un pied peut se poser partout et défier tous les angles.
Lui, tenta en vain de grimper aux vitrages
glissait
piétina les salades qu’il racontait partout
mentit
monta sur tous ses frères en tua quelques uns
pleura
s’empara de ses rêves
les assassina
et lorsque l’ambition le collait au plafond
ce ne sont des antennes
mais des boss
qui poussaient sur son front
Il devint triste.
Et l’escargot riait
de sa petite bouche qui festonne les feuilles
Il devint triste sa bouche se mit à tomber jusqu’à toucher ses pieds et enfin s’y coller
et plus il marchait vite
plus ses mollets tiraient le coin de ses lèvres
vers le bas
Alors il regarda par dessus son épaule et vit son escargot
qui se passait des jours qui se moquait des nuits qui s’adonnait au lent
les lèvres retroussées
pour mieux boire la vie
Il renonça à tout
le temps c’est de l’argent
mais pas celui qu’on dit
et depuis
lentement
Ii explique à ses frères
la relation de cause à effet
entre la marche rapide
et la crispation des zygomatiques
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