Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
L es enfants du voyage n’ont de citadelle
E t de fort à défendre
S eule l’ombre des chemins
E t des prés où se posent sans savoir combien.
N e pas les bousculer ils
F ont cuire le vin et dansent leurs prières
A utour d’un grand brasier aux très rouges ellipses
N e pas leur demander la langue de l'éclipse
T out chez eux est
S ecret n'a demain ni d'hier
D epuis que je les croise avance sous mes pieds
U ne faim de désordre et de fleurs dérobées
V oyez entre deux arbres
O urlés d'aguardiente leurs
Y eux les sauvageonnes à la taille en cheveux
A vant la fin du jour il tonnera l’orage
G raves et affranchies
E lles grâcent l’espace et flambent pain frileux
L es enfants du voyage n’ont pas de raison
E t de fort à défendre
S eul un vieux jour qui tombe
E n décolleté bleu
N uit écoute les rhombes et le vert
F andango sur la pelouse sombre
A vant la fin du feu dans l'alambic caché
N uit protège les preux de
T es belles qui changent l'épaisseur du monde
S ous le ciré du ciel
Les enfants du voyage n'ont de citadelle
et de port à défendre
seul un arbre qui fronde
et leur chaises bancales qui s'enfuient parfois
en déchirant la route de merveilleux riens
parfois tu les verras voler le vin de messe
et flanquer leur paresse
au chaud pisseux d'un pré
ne juge pas ami les enfants du voyage
regarde donc couler le pays sur leur nuque
et dans leurs yeux
noyé
le sucre mirabelle des amours cachées
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