Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Là-bas.
Survivre. Ciel matin bleu grognant le soir. Dans l’entre-deux, un voile lourd. Mer marron d'esclaves échappées belles ou sordides
souvent la face dans l’eau du fleuve.
Au pays de la sapotille
il y a des armées dantesques
crabes, triste soldatesque
dont l’attirail n’est que brindille
face aux orteils qui s’envasouillent,
vont à la pèche aux corps qui grouillent
en dessinant des arabesques
invisibles
et pour cause..
Là-bas.
Un peu d’air frais parfois remonte de la mer. Alors, se perdre dans les haies d’épineux dont les fruits résonnent de noms barbares.
Au pays des banacoco
les étrilles en bleu treillis
ne se cachent dans les taillis
et ne connaissent jamais l’eau.
Leur univers est fait de vase,
ils ne fréquentent pas les huîtres
cause mauvaise humeur élytre
cyclothymique comme un huis
clos
Et pour cause…
Là-bas.
La mer vient s’échouer lamentable sur des non-plages de non-sable, et pour cause
sirop de vagues.
Comme ils sont lointains les abysses
chocolat crème, douce pelisse
sable mer que damasquinent
les carcasses de leur chitine.
On ne les entend pas crier
ils sont muets les crustacés.
Seuls au grand large les cétacés
se doutent un peu de quelque chose
et pour cause
La mer croque les matelots
mais leur hého est
inaudible..
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