Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
J'ai trouvé il y a peu chez ma vieille maman
un vieux cahier d'école qui me tenait lieu de carnet intime
premiers poèmes
premières inquiétudes
premiers rêves
Il était très beau
j'y avais recopié à l'oreille le livret entier du Faust de Gounod
dans la sublime version de Cluytens avec Los Angeles, Gedda, Christoff
autant dire que parfois les paroles sont approximatives mais qu'importe
j'entends encore mon émotion et cela est le principal
surtout
les lignes effacées du vieux journal
me parlent davantage que si elles étaient nettes
J'avais collé des rubans rouges pour imiter le rideau de l'Opéra de Paris
ils sont devenus roses
rongés aux mites
et au coeur de tout ça
un poème écrit quand j'avais quatorze ans en regardant un vieux charognard blessé rapporté par mon père de ses promenades en brousse où il récupérait pour les soigner des bestioles en tous genres
surtout des jeunes d'ailleurs dont la mère avait été abattue
lui était déplumé par l'âge et la nature
une patte un peu folle mais vite apprivoisé
il mangeait les margouillats et autres trucs bizarres
j'avais écrit cela en assistant à son repas
Sur la terrasse il y a de l'orUn site consacré à Nicolaï Gedda
dans le regard de l'oiseau
et sur son bec un peu de mort
sur la terrasse il y a de l'eau
coulant du ventre déchiré
et des viscères sous la peau
sur la terrasse il y a de l'ombre
et du soleil comme un estuaire
la mort se passera de suaire
y' a que la faim
comme il fait sombre
Boris Christoff dans l'air du veau d'or
Boris Christoff dans la romance de Méphisto
Le merveilleux Samuel Ramey dans la romance de Méphisto
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