Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Je ne sais qui écrivait que Dieu aimait les oiseaux et inventa les arbres. Et l’homme, qui aima a son tour les oiseaux, inventa les cages.
De tous les hommes de foi, un m'est très cher: Saint François d’Assises, celui qui parlait aux oiseaux, convertit dit-on un loup et écrivit ce Cantique aux créatures qui restera un merveilleux hommage rendu aux quatre éléments.
La rencontre avec l’oiseau m’a toujours été émerveillement.
Je me souviens toute petite avoir recueilli à Jautan un bébé moineau tombé du nid et l’avoir nourri jusqu’à ce que, devenu adulte, nous puissions le relâcher en pleine nature. Il rentrait dans la maison par une fenêtre, venait se poser sur notre épaule, tellement familier de ce monde des humains qu’un inconnu ne l’effrayait pas. C’était comme une petite lumière de plumes dans nos vies sans nuances et souvent laissées au hasard.
D’autres oiseaux ont suivi, toujours élevés en liberté, entre autres une corneille qui me fut volée alors qu’elle apportait dans notre vie plein de drôlerie. Elle cachait à notre voisin ses boulons et autres ferrailles dans les enjoliveurs de la voiture et gardait le portail à l’arrivée du boulanger dont elle picorait les pieds.
Elle adorait se percher sur mon piano, et aimait particulièrement Bach… et roucoulait comme les tourterelles turques qui nichent chez nous. La corneille est un bel oiseau imitateur aux comportements désopilants. Une vraie compagne.
Un charognard recueilli à Ouaga. Un couple de chouettes aussi, délicieuses à regarder vivre. Tant et tant qui n’auront jamais connu de cages.
Ce matin encore un couple de mésange en face de la salle de bains, des mésanges charbonnières au vol léger et aux positions acrobatiques.
Il est des artistes qui ne volent de l’oiseau que son chant
pour mieux faire s’envoler notre imaginaire,
notre envie de ces espaces intermédiaires
où l’on ne distingue qu’à peine la feuille
de l’oiseau qui s’y penche,
où le mouvement des racines sous la terre
semble obéir à des rythmes
que l’on pourrait encore entendre si…
Jean-Claude Roché est de ces artistes. D’une enfance de rêve entre une maman violoncelliste et un papa dessinateur, il ne pouvait naître qu’une passion immodérée pour la musique et ses couleurs. Celles qu’il enferme depuis 1957 dans des cages sonores sont et demeureront la référence en matière d’enregistrements de chants d’oiseaux.
Un Ami vient de m’offrir un cadeau somptueux : plusieurs enregistrements originaux, je veux dire des 45 tours, de cette fabuleuse sonothèque de la nature. Cela faisait des années que je recherchais ces disques. Un rêve s'est réalisé...
Votre regard vient de se poser sur quelques unes des pochettes délicieuses, il nous a été difficile à Michel et moi de faire un choix tant elles ont de personnalité. Et puis, le dessin est souvent plus vrai que la photographie, à de rares exceptions d'amoureux de ces animaux qui en saisissent l'esprit, et ceux qui accompagnent les disques et leur livret explicatif sont soit tout à fait religieux ( on dirait des vitraux, ou des émaux) soit dans la grande tradition du dessin animalier, mélange de rêve et de réalisme, d’une précision dans les couleurs et le trait qui m’enchante.
La première pochette a été choisie pour ce vent qui souffle sur la fleur du pissenlit, ces broderies de dessins qui m'évoquent le Moyen-Âge.
La deuxième pour les couleurs de feu et de cendres.
La troisième pour son côté bijou ancien.
La quatrième parce que cet oiseau aux couleurs si vives, on dirait l'aurore et la nuit sur des nuages de pierres.
La dernière pour la palissade de bois et cette tête d'oiseau déjà traversée du ciel qui le mendie.
Mais chacune possédait sa touche qui fait naître l'hésitance.
Mais chacune avait sa touch
Nous avons réussi à enregistrer deux de ces oiseaux du passé dont la voix est restituée intacte.
Cadeau pour vous
avec mes remerciements profondément émus à celui qui me les a choisis
sachant mon amour de ces petites créatures ailées
les MP3, juste en dessous.
D'abord l'Alouette des champs puis le Pinson
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