Mais il nous faut laisser derrière nous les jolis troupeaux placides
et leurs clarines chantantes.
Il fait très doux à cette altitude de 1350 mètres
quelques nuages viennent atténuer la trop grande pureté des bords de la montagne
et c'est bien.
Sur la suite du chemin nous croiserons de délicats Orchis brulés
Après un sentier très abrupt mais tout plein de charme
nous nous engageons sur un chemin de faux-plat
et dans l'ombre d'une épaisse forêt
Curieusement, le faux-plat me donne plus de peine que la pente raide. Je demande donc à Michel de me laisser en arrière aller à mon rythme Tout du long, questionnant les randonneurs descendants - Combien de temps encore pour les cabanes d'Ansabère? leur réponse me sonnera chaque fois plus inquiétante: - Oh, il faut bien compter encore trois bons quarts d'heure! et encore, en marchant bien... Le moral tient bon, les jambes fatiguent mais de lacets en lacets avec de nombreuses haltes et en épuisant ma réserve d' eau, la lumière se fait plus intense à traverser les futaies dont chaque coin est une magie. Je rejoins enfin à petits pas Michel qui en a profité pour herboriser. Nous sommes à 1570 mètres. C'est peu 600 mètres de dénivelé mais étalés sur presque huit kilomètres de chemin très inventif... hum. Michel me laisse une nouvelle fois contemplant la vue splendide et je ne regrette pas ces quelques taches de neiges en plein mois de juillet:
On devine au niveau du petit placard de neige entre le massif à gauche
et les aiguilles à droite, la grande brèche et les éboulis .
Sur cette carte
nous nous trouvons au niveau des rochers, en bas du dessin à droite.
Le col de Pétragème, frontalier avec l'Espagne
se trouve sur notre gauche, non visible sur la photo. Pour rejoindre le col, il faut bien compter une bonne demi-heure. Nous ne les ferons pas, des habitués nous confirment qu'il n'y a plus d'orchidées, elles ont été mangées par les quelques chevaux qui sont encore dans les parages.
Ce sera pour une autre fois... Pour nous consoler nous redescendrons avec un vrai de vrai fromage
qui sent bon l'étable.
Le fabuleux Lys Martagon, du turc martaga'n ( turban )
nous attend au détour d'un chaos de pierres
et je me demande encore si c'est la forme qui inspire le mot
ou le mot qui crée la forme