Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Fragments * 11 * La première chambre





Montant vers elle
nuit tremblante à main droite
coeur en petites coupures
nous hésitions toujours sur la dernière marche

Il y avait un grand lustre de perles
sa chute sur nos têtes déjà organisée

Il y avait la porte
close sur quelque incompréhensible rancune

Derrière elle bruissait la province d'une toile de Jouy
nous l'entendions railler de ses rondeurs
les angles enfantins dont nous étions tous faits


La soeur aînée

si belle

si étrangère et froide à notre soif

notre adorée aux yeux si larges de statue immergée

Pour la faux d'un regard nous nous serions damnées









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M
<br /> Bonsoir Viviane,<br /> <br /> <br /> Ah cette toile de jouy. Chez moi aussi elle réveille des souvenirs. Les grandes vacances chez papi et mamie. Nous dormions dans leur plus grande chambre. Au mur la tapisserie bleue sur blanc, un<br /> peu tachée d'humidité hivernale. Tous ces personnages en costume d'une autre époque. je m'inventais des histoires en les regardant...<br /> <br /> <br /> Merci pour ce partage Viviane<br /> <br /> <br /> douce soirée ( ici, la chaleur tant désirée, et déjà accablante)<br /> <br /> <br /> Martine<br />
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R
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cette toile de Jouy, on ne la voit plus guère dans les maisons, un peu comme les services de table de Gien et leurs<br /> dessins d'époque. Tout un charme, tout un temps révolus. La mode en reviendra assurément!<br /> ...Ici aussi grand chaud, je file au jardin terminer d'arroser ce qui ne le fut hier au soir! Douce journée à toi Martine et bravo pour ton dernier tableau!<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> la chambre est souvent le lieu où les souvenirs d'enfance se sont fixés : le motif des papiers peints, le sachet de lavande dans les armoires... J'ai également en mémoire 2 tableaux<br /> accrochés a mur de la chambre que j'occupais lors des vacances d'été chez mes grands-parents paternels : l'Angélus et les Glaneuses de J-F Millet... A chaque fois que je les redécouvre, je<br /> revisite cette maison chargée de souvenirs d'enfance !<br />
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R
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ces deux tableaux sont, je crois, de ceux que préfère mon ami Merlin, qui vit non loin de la maison natale de Millet,<br /> il nous y avait conduit pour assister à une belle exposition il y a quelques années... Ma maison d'enfance est comme ma malle aux trésors, j'y puise tant et tant. Merci Corinne de ta propre<br /> évocation!<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> La dernière<br /> marche… dans ton évocation de la première chambre…<br /> <br /> <br /> Dans mon<br /> enfance, il y avait aussi une histoire de dernière marche.<br /> <br /> <br /> On<br /> m’envoyait, à la cave tirer le cidre au tonneau, j’avais peur, vraiment !<br /> <br /> <br /> Dans<br /> l’obscurité des formes menaçantes. J’inventais des langages pour les impressionner.<br /> <br /> <br /> Et puis,<br /> remonter, enfin l’escalier, mais la dernière marche était celle de tous les dangers, j’étais persuadée que c’était là qu’ils allaient m’attraper !<br /> <br /> <br /> Je n’ai<br /> jamais refusé de m’acquitter de cette tâche, je n’ai jamais dit la peur qui m’attendait…<br /> <br /> <br /> Tes mots,<br /> Viviane, comme un écho… o)))<br /> <br /> <br /> Non que nos<br /> histoires, soient les mêmes, et pas la même expression, mais… derrière le front des enfants…<br /> <br />
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R
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oui, derrière le front des enfants tous ces lieux effrayants ( ou apaisants) qui structurent. La peur n'est pas la<br /> même selon que l'on monte au grenier ou que l'on descend à la cave. Les sous-sols sont le lieu de eprsonnages vivants et rampants, menaçants dans leur noirceux, ceux du " ça " freudien. Les<br /> greniers ceux des fantômes, des personnages évanescents, qui observent en silence et parfois conduisent dans la vie, ceux du surmoi. C'est du moins ce que pensait et écrivait si poétiquement<br /> Bachelard, ajoutant que ces étages étaient structurant pour l'humain. Vivre dans des immeubles où le lieu de vie se réduit à une cage sans échappatoire vers le bas ou le haut, ne pouvait selon<br /> lui que conduire à une dstructuration de la société, en d'autres termes il plaidait déjà en son temps pour que l'on pense la ville avec des espaces où l'esprit puisse s'évader donc se construire<br /> dans des peurs fantasmées ou des rêves éveillés... Merci Miche de ton partage très émouvant.<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br />   Je ne savais pas ce qu'était une toile de Jouy, mais après recherche, je<br /> vois que tu aurais pu ajouter :<br />                              "Adieu, pastourelles, pastoureaux adieu ! <br />                                 Nous n'irons plus sur l'herbe<br /> mauve<br />                                 Paître nos verts moutons<br /> ! <br />                                 Las, notre chèvre<br /> amarante,<br />                                 Las, nos agneaux rose<br /> tendre,<br />                                 Las, nos cerises<br /> zinzolin,<br />                                 Notre chien bleu..."<br /> <br /> <br /> (Bien sûr cela ne va pas avec ton poème mais pour moi c'est cela une toile de Jouy...) <br />
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R
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> C'est exactement cela, des tableaux de pastoureaux amoureux ( d'où la province rouge et blanche)  et tu as bien<br /> trouvé les vers qui auraient pu s'inscrire sur la toile, en parachevant la nature de "bande dessinée" à l'ancienne. Merci Valentine!<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Mystérieux et envoûtant... J'adore !<br />
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R
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci Valentine, c'est gentil comme tout...<br /> <br /> <br /> <br />