29 octobre 2011
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Depuis deux ans et quelques
comme une continuité à ce bord de maison
qui cherche en cette saison
la pourpre et l'or du chêne d'Amérique
- les couleurs au bord de s'éteindre
mais le blanc de l'Alysse est pure merveille de miel-

Depuis deux ans déjà
je trace le long du talus derrière la maison un sentier à mains nues
vers un bois qui est mien et se voudrait forêt
chaque jour gagne quelques centimètres à cet espace en friches
chaque jour je me dis " Ici sera la fin "
et chaque jour qui vient me voit persévérer à défricher plus loin.

Parfois le soleil brûlant
plus rarement la pluie
m'accroupissent dans la vanité apparente de ce labeur.
Quoi!
Tailler du bout des doigts un chemin dans le sable des Landes
arracher les rampants, écraser les racines... Pour quoi?
Un jour ne serai plus
et les histoires de loups seront contées par d'autres
Pourtant la geste m'est urgence en sa douceur.
Je regarde avec contentement noircir doucement les feuilles
la terre a du métier pour rendre chaque saison à l'heure

Nous avons fait un escalier
un écho vers le haut à ces sentes qui fuient
et dont je suis avec ravissement les courbes infléchies
dans la blondeur des feuillesso


Comme ces êtres que je pourchasse
je ne suis que péripétie
le temps boira comme un buvard
mon encre déjà bien claire
à