Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Escapade vers les Aiguilles d'Ansabère, Pyrénées atlantiques



Bientôt, le Pays basque.
Couleur d'émeraude et d'or, brumes lointaines
et rais de lumière furtifs qui rebondissent d'une vallée  à l'autre,
tout ce qui nous y charme à chaque fois:








Nous venons de poser nos bagages à   Saint Étienne de Baigorry,
un petit village pour lequel nous avions eu un coup de coeur trente ans plus tôt.
Il fait si mauvais temps que nous nous demandons si nous avons bien fait de venir dans cette région qui est réputée pour ses précipitations...

Qu'importe, nous sommes deux sous le parapluie
et puis l'église de Saint Etienne est si belle, si typiquement basque
avec ses trois étages de galeries boisées.

Au pays basque, la religion  a conservé de lointains liens avec le paganisme:
Les femmes ont le privilège d'être en contact avec la vie et la mort,
elles assistent donc à l'office au rez-de-chaussée,
au plus près de la Terre, hôtesse et gardienne des corps et des âmes.




Le lendemain, nous prenons la route vers la vallée de Lescun et les aiguilles d'Ansabère, à la frontière de l'Espagne.


Une délicieuse église romane au très curieux clocher interrompt notre voyage,
à
L'Hôpital Saint-Blaise. Nous en découvrirons au cours d'une visite guidée les origines Navarraises, Byzantines, Espagnoles et Mauresques.





Nous rapprochant de ce lieu mythique, réputé autant chez les alpinistes que les amateurs de fleurs de montagnes, le soleil se lève peu à peu
et la température si fraîche du matin s'adoucit...
Nous laissons la voiture assez loin et savons déjà que la journée sera belle,
aux cieux variables et aux vents un peu piquants.

Une première halte pour déjeuner au bord du ruisseau
en contemplant notre  à venir...
J'ai le sentiment de me trouver au bord de la naissance du monde.




Lentement, aidés d'un bâton, nous montons vers le premier plateau.
L'ascension est censée durer une heure jusqu'à ce premier niveau,
et une demi-heure de plus pour atteindre les cabanes d'Ansabère
mais je ne suis pas une montagnarde aguerrie 
il me faudra le double de ce temps
au cours duquel je bénis la faim photographique
de Michel
qui me permet des haltes bienvenues.

Nous découvrirons au retour qu'existe un chemin tout à fait carossable
qu'empruntent en voiture les " randonneurs" afin de rejoindre le premier plateau !!
Quelle honte!

Le chemin pour piétons est à la fois raide et sinueux, rempli d'obstacles,
parmi lesquels des  cailloux très malicieux... 

Au point que nous le quittons souvent pour l'herbe
et la contemplation du panorama:







Bien sûr, à cette altitude ( environ 1200 mètres) 
les fleurs sauvages poussent encore sans se poser de questions.
Ce ne sont que tapis de pensées, molène floconneuse, paquerettes, pimprenelles, cirses laineux, saxifrages et j'en passe
et de biens jolis chardons:




et


Au milieu des cailloux, sur une terre qui semble très pauvre

des centaines, des milliers d'iris sauvages






Tout à coup, c'est la première éclaircie
le plateau
éclairé de buissons de fleurs naines plus belles les unes que les autres
telles ces bouquets de violettes cornues



Par endroits, de très attirants à-pics




Ici pousse une belle variété de Pyramidalis blanche
plus petite que ses cousines des plaines
en tous cas elle attire la visite:




Mais il nous faut laisser derrière nous les jolis troupeaux placides
et leurs clarines chantantes.

Il fait très doux à cette altitude de 1350 mètres



Sur la suite du chemin nous croiserons de délicats Orchis brulés




Après un sentier très abrupt mais tout plein de charme
nous nous engageons sur un chemin de faux-plat
et dans l'ombre d'une épaisse forêt






Curieusement, le faux-plat me donne plus de peine que la pente raide.
Je demande donc à Michel de me laisser en arrière aller à mon rythme

Tout du long, questionnant les randonneurs descendants

- Combien de temps encore pour les cabanes d'Ansabère?

leur réponse me sonnera chaque fois plus inquiétante:

- Oh, il faut bien compter encore trois bons quarts d'heure! et encore,
en marchant bien...

Le moral tient bon, les jambes fatiguent mais de lacets en lacets
avec de nombreuses haltes et en épuisant ma réserve d' eau,
la lumière se fait plus intense à traverser les futaies
dont chaque coin est une magie.
Je rejoins enfin Michel qui en a profité pour herboriser.
Nous sommes à 1570 mètres. C'est peu 600 mètres de dénivelé
mais étalés sur presque huit kilomètres de chemin très inventif... hum.

Michel me laisse une nouvelle fois contemplant la vue splendide
et je ne regrette pas ces quelques taches de neiges en plein mois de juillet:




On devine au niveau du petit placard de neige entre le massif  à gauche
et les aiguilles à droite, la grande  brèche et les éboulis .

Sur cette carte
nous nous trouvons au niveau des rochers, en bas du dessin à droite.
Le col de Pétragème,  frontalier avec l'Espagne
se trouve sur notre gauche, non visible sur la photo.

 
Pour rejoindre le col, il faut bien compter une bonne demi-heure.
Nous ne les ferons pas, des habitués nous confirment qu'il n'y a plus d'orchidées,
elles ont été mangées par les quelques chevaux qui sont encore dans les parages.
Ce sera pour une autre fois...


Pour nous consoler nous redescendrons avec un vrai de vrai fromage
qui sent bon l'étable.

Le fabuleux Lys Martagon, du turc martaga'n ( turban )
nous attend au détour d'un chaos de pierres:





La descente va durer deux heures sur des cascades de cailloux
bien plus éprouvantes dans ce sens là qu'à l'aller:







Heureusement, il y a des rochers ou des arbres
ou des mariages étonnants de rocharbres, tels celui-ci:




Le torrent nous guide jusqu'au point de départ.






Sur le retour et en dépit d'un petit vent glacé
qui fait tomber la température par endroits à 4°,
nous nous laisserons charmer par ces rocailles naturelles
suspendues aux flancs de la montagne,
insouciante des rares passages






 Laissant derrière nous ces dents à peine adoucies par le temps
mais qui laissent glisser sur elles les nuages, le soleil et l'ombre
je pense à d'autres dents de pierres
destinées à piéger la lumière
celles qui dessinent les très beaux vitraux de Saint-Blaise:








De notre escapade ne me restent que ces deux petits bouquets







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