On te reprochera même le soir qui tombe et tes yeux grands ouverts aux chants engoulevents on te reprochera l’étoileentre tes dents et ses sœurs
révolues
Ne les écoute pas
Prophète plantations tu t’en vas
appuyé au bâton canne à sucre et l’herbe du Ponant ne soutient plus le vent il le sait le grand champ de plantain et d’igname il le sait le sursis grain qui gonfle
Toi qui cueille l’alcool au pied des bidonvilles le tout dernier soleil comme une hésitation te penche sur tes pieds halos poudrés de temps
N’es-tu pas las prophète d’agiter ta sébile ?
Sur la corde du monde des tablées indécentes s’acharnent à tirer et toi tu les abreuves et voudrais leur donner à chaque fois plus soif de te voir cheminer ?
Retourne sur tes pas prophète de misère plus tard sous le carbet appuyé à la mer quand viendra Vent du sud à chasser les mensonges on te racontera Aube du premier non en vagues affolées
Rebrousse ton chemin épouse ta forêt offre lui des enfants qui joueront sur la grève ballon noix de coco cœur d’un jour accordé aux rêves de la nuit