Tu haïras celui que tu écoutes cette haine encore de l'amour un port à son visage incliné vers le temps syllabes grignotées échouées au fond du puis qui ne cesse jamais ça se voit ça s'entend le désert de ses pas l'origine masquée des tempêtes
Si difficile la distance à poser entre soi et l'autre on offre une colombe elle s'en revient ventre chaud encombrée de menaces
Si difficile l'amour ou la haine l'attirance le désir le sommeil parfois seront sur le chemin de celui qui écoute
Aimer quand on écoute cela ne se dit pas ni même se perçoit cela est chargé de turbulences de couleurs ou d'usure de courbes affamées et d'hivers nus de verbes aimer écouter vivre
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juste te dire merci pour cette suite de mots, de textes qui font cette délicate tiédeur si nourricière parfois aux creux des solitudes<br />
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Tu sais, parfois j'ai comme tout le monde envie de prendre le large, mais... si nous ne faisons pas en sorte que le web soit autre<br />
chose que de la pub et de la vente, qui le fera à notre place? Contente en tous cas de ta présence, Daniel et que ta solitude ne reste pas trop longtemps ce creux où l'on s'endort d'un sommeil<br />
qui ne répare pas.<br />
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M
Miche
16/09/2010 04:51
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Cette écoute professionnelle, où l’on "oublie" d'entendre ce<br />
qui se dit en nous, parle bien de cet étouffement que l’on ressent lorsqu’on s’éloigne de soi.<br />
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Parfois il vaut mieux ne pas trop écouter ce qui se dit en soi, car sinon on n'écoute plus l'autre, ou on lui prête abusivement une<br />
ressemblance avec notre ressenti...<br />
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V
Valentine :0056:
15/09/2010 10:05
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C'est très, très dur parfois, l'écoute... Quand l'autre souffre.<br />
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oui, c'est dur, d'où la nécessité en écoute " professionnelle " de maintenir la juste distance, ne pas faire de contre<br />
transfert...<br />
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B
Binh An
15/09/2010 09:57
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Beau texte, profond, à lire et relire comme chaque fois. L'écoute est un grand sujet. Plusieurs associations demandent des volontaires pour<br />
un seul rôle : écouter. Mais savoir écouter est un art qui n’est pas donné à tout le monde. Au téléphone, on ne voit pas l’autre visage, et c’est par de très petits mots qu’on montre son<br />
attention. Il faut que l’autre sente l’attention, sans qu’on ait besoin de parler. Plus l’autre parle, plus on réussit, mais tout le monde ne réussit pas, et l’on ne réussit pas à chaque fois.<br />
Quant à l’accompagnement des gens qui vont mourir, il ne s’agit pas d’écoute, car l’autre personne ne peut pas toujours parler. C’est un autre art, il faut s’adapter au niveau de croyance de<br />
l’autre. Il y a de nombreux groupes d’accompagnement chez les bouddhistes (qui croient à la réincarnation). Ce n'est pas la crainte de la mort mais une préparation à la prochaine vie.<br />
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Je ne sais si c'est un art ou une nature . On nait écoutant ou on ne l'est jamais. On peut certes espérer améliorer la technique<br />
d'écoute mais ce ne reste que de la technique. L'empathie ne s'invente pas. Pour autant, écouter c'est aussi se remettre en question sans cesse en tant qu'écoutant et j'en sais quelque chose<br />
étant passé durant quinze années par l'écoute en soins palliatifs. On est seul parfois... Lors de l'accompagnement du mourant, on écoute mais autre chose que la parole: le corps, ses<br />
manifestations de langage muet, le non verbal des postures, de la peau qui se plisse si souffrance ou angoisse, plein de manifestations hors langage. Oui, il faut s'adapter à l'autre, épauler,<br />
c'est le sens même étymologique du verbe accompagner: cheminer avec. Merci Binh An de ce beau retour.<br />
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N
nicolea
02/11/2008 18:50
il arrive parfois qu'à bout de mots on n'ait plus d'autre chemin que le silence ...