Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Contes de la rivière aux Loups * 5 *



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Sans se presser, les loups conduisaient Premier et Première en des lieux où rassasier leur faim sans jamais épuiser les terres traversées.

Première aimait le soir contempler le ciel, pelotonnée dans leur grande couverture aux couleurs du temps, verte et bleue comme les algues de la grande Baie, rouge comme les feuilles de l’arbre sirop, grise ou blanche comme les laines recueillies au long du chemin.

Mais parfois au fond d’elle se lovait un cri.
Le besoin d’un nid comme l’aigle ou la pie,
sans qu’elle sache pourquoi.

- Seuls les loups vivent ainsi sous le ciel, sans abri. Même Lièvre se fait un trou dans la terre.

- N’es-tu pas heureuse ainsi? Libre?

- Quand tes mains dansent sur mon corps et que ta bouche boit la mienne, j’aimerais me cacher et n’offrir qu’à toi les chansons de mon ventre.

Elle convainquit Premier
de construire un abri
autour de leurs amours.

Une nuit, ils rêvaient sous le grand arbre rouge quand leurs yeux s’arrêtèrent un peu plus longuement.

-Il me faut des bâtons, dit Premier
pour planter dans la terre.
Peux-tu coudre les peaux du lièvre et de l’Elan
puis écraser l’écorce du grand bouleau blanc
car je sais comment faire
un nid contre le vent des regards trop curieux.

D’une pierre plate, Première écrasa bois et peaux et les assembla avec un os et des tendons de bêtes.
Et comme cet oiseau aux oreilles
coquilles se suspend dans la nuit,
Premier suspendit à la Terre
le premier Tipi.




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