Le vent du Nord glacé termine ici sa course Ce soir sur la prairie s’est arrondie la lune Bien au delà des dunes S’étire la Grande Ourse.
Le vent du Nord caresse les herbes sauvageonnes Que j’ai cueillies très tôt sur la pierre Lapone. Puis j’ai posé en cercle les galets ramassés En me brûlant au feu de ma terre gelée.
Les herbes de voyage Ont bouilli tout le jour Je mets mes beaux atours De plumes et de nuages.
J’aime l’odeur du vent...
On n’avait retrouvé sur le tapis poudré Que des traces de sang et son carquois brisé Et puis s’en éloignant douces et précautionneuses Les traces d’un félin sculptées dans la poudreuse.
Alors depuis ce jour, J’attends la pleine lune Qui me rend mon Amour Mort au delà des dunes.
Je bois le vin amer qui m’unit à la terre En espérant ses yeux Sa peau, son corps soyeux Ses muscles qui m’enserrent...
Et enfin il m'arrive..Ses yeux sont des agates Sa peau est de velours et sa bouche écarlate Elle m’englobe toute. La liqueur de sa langue désagrège ma peau, Ses dents qui me mordillent ravivent de vieilles plaies Je me coule saignante comme coule le ruisseau Entre les pierres l’été Tout au creux de son corps qui me transporte auloin.