Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Ne réponds pas
Laisse moi une chance
même emplie de menaces
d’entre-baîller ton Être
je sens qu’il coule en toi un lait comme un baptême
Où est-il le secret que l’olive cela
dont le parfum bleuté herbe mes souvenirs et me rôde dans l’âme
es-tu jade déjà
ou pierre de Campan quand le printemps la mande ?
Une envie de jouer
tu as si souvent mis mon pinceau en déroute
il m’était si facile de pénétrer l’or
la pourpre la terre de Sienne
mais cette couleur tienne
elle me verte-longue et me poire et me paume
Te regardant je crois
Je crois en un monde où l’on cesserait de chercher à comprendre tout ce qui peut se comprendre
je crois en la fin des canifs et la victoire de l’érable
et surtout dans la flamme si haut
Je crois en un monde qui ne vendra le jour au prix de cent nuits blanches
je crois encore aux branches et leurs prêtres de gui
je crois aux monts et aux prairies qui cèdent au silence
et non pas à la roue et ses tristes semences
Je crois en un monde d’une telle valeur
qu’on n’aurait pas besoin de compas ni d'équerre
pour donner un bon goût de froment au pain rond de l'ardeur
pétri de mains qui montrent
de mains enracinées aux puits et aux menhir
de mains qui garderaient l'émotion encore tiède
en forme d'oeuf entre les doigts
Te regardant je crois aux pierres crues en plein soleil
aux averses de flaques
dans la barque des choses
les voix écloses
enfin
qu'on n'expliquerait pas
Soudain je m’aperçois que je ne dois ouvrir
grand mon étonnement
Vert, ne me réponds pas
Je voudrais comme toi
être le Vert
qui n’a
temps rien mais donne
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