Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Vers tû




    Ne réponds pas

Laisse moi une chance
même emplie de menaces
d’entre-baîller ton Être
    je sens qu’il coule en toi un lait comme un baptême

Où est-il le
secret que l’olive cela
    dont le parfum bleuté herbe mes souvenirs et me rôde dans l’âme
        es-tu jade déjà
ou pierre de Campan quand le printemps la mande ?

Une envie de jouer
    tu as si souvent mis mon pinceau en déroute
il m’était si facile de pénétrer l’or
la pourpre la terre de Sienne
            mais cette couleur tienne
elle me verte-longue et me poire et me paume

Te regardant je crois

Je crois en un monde où l’on cesserait de chercher à comprendre tout ce qui peut se comprendre
       je crois en la fin des canifs et la victoire de l’érable
            et surtout dans la flamme si haut

 Je crois en un monde qui ne vendra le jour au prix de cent nuits blanches
           je crois encore aux branches et leurs prêtres de gui
       je crois aux monts et aux prairies qui cèdent au silence
            et non pas à la roue et ses tristes semences

   Je crois en un monde d’une telle valeur
         qu’on n’aurait pas besoin de compas ni d'équerre
 pour donner un bon goût de froment au pain rond de l'ardeur
        pétri de mains qui montrent
            de mains enracinées aux puits et aux menhir
de mains qui garderaient l'émotion encore tiède
            en forme d'oeuf entre les doigts

Te regardant je crois aux pierres
crues en plein soleil
aux averses de flaques
    dans la barque des choses
            les voix écloses
enfin
            qu'on n'expliquerait pas


Soudain je m’aperçois que je ne dois ouvrir
grand mon étonnement

Vert, ne me réponds pas

Je voudrais comme toi
être le Vert
qui n’a
temps rien mais donne




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M
<br /> <br /> Ce qui se taît... comme s'il avait quelque chose à cacher<br /> <br /> <br /> Le laisser être et alors il se révèle<br /> <br /> <br /> Toujours tant de lumières dans ces mots murmurés !<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Merci Miche, c'est gentil d'avoir entendu le murmure...<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> C'est un beau poème plein d'images, mais en lisant vos commentaires, je me demande si je suis jaune ou vert, un jaune encore vert, ou un vert qui vire déjà au jaune. <br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> C'est mignon ce décourcis (sourire), pour ma part je vous trouve plein d'une vivante sève<br /> et ça c'est bien pour un jaune toujours vert!<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> <br /> "Verde que te quiero verde.<br /> <br /> <br /> Verde viento. Verdes ramas"<br /> <br /> <br /> Votre poème Viviane, est pour moi un écho à celui de Garcia Lorca que j'aime tant... Celui pour qui les traductions sont toujours improbables, parce que sa poésie est brodée d'images, et d'images<br /> successives qui caracolent... mais aussi parce que la musique de ses mots est intraduisible dans une autre langue que la sienne... <br /> <br /> <br /> "l'olive dont le parfum bleuté herbe mes souvenirs" oui, c'est exactement cela la vision des olives pas encore mûres se balançant dans les petites feuilles argentées...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Une comparaison qui me fait monter le rouge aux joues et d'autant plus que j'adore Lorca, en effet souvent hermétique et si riche<br /> d'images que le lire dans sa langue seul peut permettre d'entrebaîller le sens. Merci d'avoir saisi une petite branche de cet arbre à mots et puis, surtout, merci du beau reportage sur San<br /> Michele: Axel Munthe fut mon livre de chevet durant toute ma jeunesse et San Michele un espoir, un voeu, un rêve...<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Le vert du jardin est rassurant, paisible.joyeux.  Les belles choses de la vie s'offrent ainsi,si on veut bien les voir. Amitiés<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Le vert du jardin quand il est là<br /> et cette fin d'été consacre son absence, hélas. Alors invoquer la pluie et ce qui se trame<br /> dans la moindre goutte.<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> "Laisse moi une chance<br /> même emplie de menaces<br /> d’entre-baîller ton Être<br />     je sens qu’il coule en toi un lait comme un baptême"<br /> <br /> <br /> une strophe que je fais mienne, et le temps passe, on croit avoir abouti et il faut tout recommencer, ne dit-on pas que la vie est un éternel recommencement, et l'on<br /> croit pouvoir boire le lait mais il se refuse, parcours du combattant il faut encore pousser quelques portes<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> La vie est telle<br /> nous donnant espérance en ses recommencements<br /> et au final, ne nous restera qu'un maigre gateau des morts... Merci Lutin de ce commentaire qui fait sien et ... cela fait bien plaisir!<br /> <br /> <br /> <br />