Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
On ne devrait pas voyager plus loin que son petit jardin. Ou alors accepter de s'exposer à la souffrance.
La nostalgie, ce que j'ai appelé par ailleurs " La blessure " me saisit toujours avant de parvenir en des lieux que je craindrai de quitter, ne les ayant vus qu'une unique fois.
C'est la raison pour laquelle je voyage peu et aime à retourner sans cesse aux mêmes endroits. Exorcisme du sentiment.
Toujours nous revenons à Vannes.
Vieille de 2000 ans, la cité Vénète nous charme autant par la beauté de ses remparts que par le petit port très animé qui s'ouvre en douceur sur le Golfe du Morbihan, distant de 25 kilomètres et accessible par une ria constellée d'oiseaux..
Sous un ciel qui est presque d'orage, l'antique cité bretonne s'offre à nous comme une toile de maître.
Ses jardins à la française qui longent les pieds de la citadelle sont, en cette saison, vides de promeneurs. Et c'est bien pour le photographe:
Le soleil est très avare en cette fin d'après midi, mais qu'importe, Michel ne se refusera pas un petit tour par le lavoir, histoire de saisir l'harmonie de gris et verts. Il nous semble cependant que les bâtiments ont été rajeunis, et pas de la meilleure manière... Cela fait un peu décor de théâtre!
La vieille ville et ses maisons à colombages, dont les habitants de Rennes ou plus loin, de Strasbourg, nous diraient sans nul doute que les leurs sont plus belles, est comme vidée de ses habitants. Ici comme partout la crise financière - qui est aussi une crise de la confiance des peuples - terre chacun au plus près de ce qui le protège.
Ces maisons-zèbres, comme disaient nos enfants petits, ont été construites entre le XVème et le XVII ème siècle.
Certaines fleurent bon l'authentique, d'autres me laissent dubitative, mais l'ensemble est bien agréable, même si je suis agacée par certaines enseignes qui entravent la rêverie.
Quoique réflexion faite, cette maison penchée est peut-être bien contente du panneau qui interdit de redresser ses torts!
Les plus jolies ne sont pas forcément celles qui arborent les couleurs les plus pimpantes. Celles qui suivent me plaisent infiniment.
La première pour son pan de mur arrondi sur la gauche, ses couleurs fauve éteint, la manière dont elle apprivoise les autres styles.
La seconde pour sa sobriété sous le casque d'ardoise
Mais ce qui nous touche le plus est le mariage de la pierre et des fleurs.
Nous ne saurons jamais ce que cache cette superbe porte dont le bois est d'un tissu mordoré et fort doux au toucher... Les linteaux, dont la décrépitude nous découvre une belle couleur blonde, semblent animés d'une envie de fuir les lieux et Michel saisit cet assemblage qui nous joue son proche écroulement pour mieux nous retenir.
Tout en Bretagne est sortilège.
Notre logis nous attend, à quelques kilomètres de là. Nous n'avons pas fini de nous en émerveiller...
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