Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Je ne m'aventurerai pas à vous dire qu'elle est d'époque, mais les fleurs sauvages qui poussent en son voisinage répandent une lumière telle que je me demande soudain: Comment vit-on en cet endroit, constamment ébloui ?
Le ciel a beau être voilé, il règne alentour une luminosité jamais rencontrée ailleurs. Et on comprend, déambulant dans ce délicieux village, que les peintres l'aient choisi. Le regard ne peut être, ici, qu'ouvert aux strates du monde et le corps et l'esprit apaisés par le silence. Il est vrai que nous étions en basse saison : mois d'octobre...
De ces tableaux peints pas Gauguin durant sa période bretonne je vais chercher, chercher sans relache d'une rue à l'autre le long de ce ruisseau le lieu où il se posait.
Peut-être l'ai-je enfin trouvé dans ce recoin plein de charme qui devait être autrefois ancré sur une Bretagne moins urbanisée.
Que de similitudes entre la photo et la toile. Dans les mouvements infimes des feuillages, le lait du ciel, l'arrondi des buissons , la palette complexe des nuances et ce que l'on devine de tranquillité.
C'est là que je mesure la chance de vivre dans un bourg et non dans ces lieux construits à outrance, voleurs de toutes les soifs. Et puis, le luxe suprême qu'est le temps que l'on peut s'accorder ainsi, à méditer devant la geste claire ou sombre d'une nature encore épargnée et surtout, un habitat à mesure humaine.
En une époque où tout est objet de profit, même l'existence, pouvoir accueillir les instants qui nous sont offerts sans penser à plus loin donne le sentiment d'être relié à soi et au reste du monde.
Un peu par hasard, traversant l'Aven, nous rencontrerons un bel escalier à la déclive douce. La verdure un peu folle qui le borde, son dessin d'hélice lente nous annonce notre dernière rencontre avec ce pays de Bretagne. Elle est prévue pour le lendemain...
Mais chut... Il faut garder encore un peu de mystère !
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