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Monsieur le Ministre
Il y a peu vous dénonciez le " trop de blackos, pas assez de blancos " dans un reportage concernant votre ville. Sans grande crainte de déchirer vous-même le pacte social , ce que vous reprochez aujourd'hui à certains de vos concitoyens et qui vous fut à juste titre reproché...
Vous devriez ainsi comprendre la souffrance bien réelle des français dits " autochtones ", français de sang et d'héritage culturel, lorsque dans leur immeuble, leur rue, leur quartier, leur ville, leur pays, ils ne se sentent plus vraiment chez eux.
Lorsque prenant le métro ou le bus ils ont le sentiment de vivre dans une néo-colonie africaine ou orientale, lorsque leur quotidien est soumis au diktat ou simplement au rythme de certaines minorités visibles mais très actives.
Lorsque comme les jeunes identitaires ils montent sur une mosquée en chantier ( même pas un lieu de culte, juste un chantier...) pour dire eux aussi leur ras le bol de ces mosquées qui envahissent notre territoire quand les églises chrétiennes sont interdites voire détruites dans les pays musulmans.
Les français n'ont jamais été consultés par leurs dirigeants pour faire venir de manière aussi massive et rapide des populations avec lesquelles ils ne se sentent d'emblée ou après des années de pratique aucune communauté de valeurs et de destin.
Il suffit de lire les sondages récents sur le sujet pour réaliser qu'une grande majorité de nos concitoyens - et elle est fort loin d'être raciste - désapprouve ce qui lui est imposé depuis des décennies auquel elle peine de plus en plus à s'adapter.
On lui demande d'accepter et accepter encore, pire, on la stigmatise violemment lorsqu'elle ose dire son inquiétude ou simplement réclamer ne serait-ce qu'un peu de tranquillité dans ses lieux de vie.
Un peu de temps est nécessaire pour voir s'intégrer ces populations venues s'installer ici avec des systèmes de valeurs, des coutumes, des manières radicalement différentes des nôtres. Un peu de temps pour accepter, accueillir, comprendre et éventuellement apprécier.
Certains partis aux idéologies marquées, comme Europe Ecologie Les Verts prétendent que la France est métissée et multiculturelle. Oui, et alors? En d'autres temps ces métissages se faisaient sur la durée. Les apports de sang neuf, qui sont toujours une richesse pour toute culture, n'étaient pas aussi brutaux, ne se déployaient pas en des temps record et indigestes. Ce n'est que dès le XIXème siècle que la France, cas unique en Europe, a vu sa démographie baisser et le recours massif à la main d'oeuvre étrangère.
Il faudrait peut-être s'interroger sur les politiques familiales qui furent menées... mais également sur le rôle néfaste des associations soi-disant humanitaires qui ont préféré l'immigré à l'autochtone au nom de principes qui, en triste conséquence, privèrent les pays dont étaient originaires ces immigrés du travail de leur propres forces.
Qui ont surtout, et c'est le plus grave, participé d'une perte de l'estime de soi, de sa culture, de ses origines et de son pays .
On comprend mieux alors, puisque notre occident se déteste, qu'il ne soit guère aimé des nouveaux arrivants, voire deuxièmes et troisièmes générations nées sur nos sols respectifs. Comment pourraient-ils adhérer à des valeurs dont nous ne savons plus gère comment leur rendre la vie et les faire fructifier?
Le reniement de soi est à l'origine de toutes les crises que traversent nos sociétés longtemps assises sur des valeurs de bon sens. Ecoutons Levi-Strauss:
Claude Lévi-Strauss : « On a mis dans la tête des gens que la société relevait de la pensée abstraite alors qu’elle est faite d’habitudes, d’usages, et qu’en broyant ceux-ci sous les meules de la raison, on pulvérise des genres de vie fondés sur une longue tradition, on réduit les individus à l’état d’atomes interchangeables et anonymes. La liberté véritable ne peut avoir qu’un contenu concret : elle est faite d’équilibres entre des petites appartenances, de menues solidarités : ce contre quoi les idées théoriques qu’on proclame rationnelles s’acharnent ; quand elles sont parvenues à leurs fins, il ne reste plus qu’à s’entre-détruire. »
Nous sommes confrontés aujourd'hui à ce qui ressemble clairement à l'échange d'une population contre une autre en moins d'une génération. Dans la lassitude générale d'un peuple sans force, sans entrain, sans projets pour l'avenir autre que supporter une destinée imposée sans appel.
Et je comprends bien les motivations économiques, quand elles ne sont pas purement électoralistes qui vous animent les uns et les autres, aussi bien à gauche qu'à droite.
Nos vieilles sociétés se reproduisent moins. La population active ne se renouvelle pas et vieillit, d'où le besoin de travailleurs étrangers. Pourtant il aurait été si simple d'encourager le concept de famille, d'aider les mères européennes et françaises en leur donnant un salaire, de privilégier plus tôt le temps partiel. De prendre le temps d'intégrer à la république ces populations immigrées par la langue maîtrisée, le travail choisi, la scolarité suivie, l'adhésion sans détour aux lois qui nous régissent.
Au lieu de cela on a continué de favoriser la venue chez nous de populations sous-qualifiées, le regroupement familial de familles souvent polygames, dont le père retourne souvent au pays en abandonnant sur place ses femmes et enfants. On n'a surtout rien fait pour l'éducation de ces familles, leur intégration dans la république via l'école et l'adhésion à nos valeurs républicaines,.
La société multiculturelle, telle que pensée par ces idéologues à bon marché qui foisonnent partout est un échec selon bien des pays européens au rang desquels Allemagne, Hollande, Grande-Bretagne, Suède ... et bien sûr France
Pire, l'histoire nous montre que partout et en tous temps les afflux de migrants sur un territoire donné aboutissent à très court terme à des crises de société, d'identité, la formation de ghettos et avec eux la violence, la délinquance, le rejet et un regain de nationalisme.
Nous devons, nous français, avoir encore envie de vivre dans notre pays, or cette envie nous quitte car nous ne sentons plus chez ceux qui nous gouvernent l'envie que notre pays garde vivante sa culture pourtant si riche et héritée de tant d'autres cultures mûries sur notre sol avec le temps, sa dynamique, son intelligence qui en fit un des phares de la période des Lumières.
Je crains que ce déni de la souffrance des français ne conduise rapidement à des violences inter-communautaires d'une rare ampleur, et VOUS en porterez la responsabilité. Car il arrivera un jour où les français ne se contenteront plus de se réfugier en désespoir de cause dans de regrettables votes extrémistes. Ils décideront tout simplement de se passer du politique et reconquérir mètre par mètre les territoires perdus de la République. Je crains ce jour là pour ceux qui s'investiront - comme j'ai l'intention de le faire - dans cette reconquête car elle ne se fera pas sans violence ni bain de sang.
Puissiez-vous comprendre rapidement qu'à stigmatiser la souffrance des français " blancos " pour reprendre votre expression, à rester dans le déni même de cette souffrance et de ces inquiétudes, à sembler accorder davantage d'intérêt aux populations nouvelles qu'à celles qui s'inscrivent dans notre territoire depuis des générations et ont le sentiment de rétrécir comme peau de chagrin, vous dressez dangereusement les unes contre les autres des communautés qui ne se sont pas choisies et pourraient cependant vivre ensemble en bonne intelligence autour de nos principes fondateurs.
Il vous suffirait pour cela de cesser d'ériger la " différence" et les " particularismes " en valeurs, car être différent ou particulier n'est pas philosophiquement une valeur en soi.
Il suffirait de faire comprendre aux nouveaux arrivants et même à leurs enfants et petits-enfants que c'est à eux de venir à la République afin de se fondre à son creuset Non à la république d'aller vers leurs particularismes et se modifier afin de coller au plus juste aux desiderata des uns et des autres, ce qui ne peut à terme que susciter de profonds hiatus.
Finkielkraut parlait de ce "Tribunal de la bien-pensance" et des procès qu'il incarne " en s'abreuvant à ces deux sources intarissables que sont l'amour de l'humanité et le mépris des gens." En d'autres termes: amour aveugle et pleurnichard des particularismes quelque peu exotiques et mépris du quotidien des êtres confrontés à ces incompatibilités temporaires ou définitives.
Nous y sommes.