Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Le vent souffle très bas ce matin dans la baie de la Rivière aux Loups.
Premier et Première sont inquiets.. Leur enfant est malade, d’une fièvre qui ne se sauve pas.
Loup murmure alors à l’oreille de Premier qu’il lui faudrait s’improviser Homme Médecine et suivre pas à pas le chemin qu’indiquent les Invisibles.
Disposer en cercle les pierres rondes,
en leur centre brûler
du petit fagot ramassé dans les taillis jusqu’à ce que les pierres rougissent.
Sur le sol, Première et Mère Louve ont dispersé des branches de sauge et d’armoise. Au centre de ce tapis sauvage creusé un grand trou et autour, la hutte recouverte de peaux et de laines.
Nouer aux arbres et buissons
les rubans colorés montrant les six directions
d’ou viendra la guérison.
Ce matin, l’Enfant va rejoindre le ventre de la terre Mère.
Seule la sincérité peut faire venir l’Esprit
Premier caresse les rubans.
Portant la main sur son cœur
il laisse s’échapper la prière qui y était enfermée.
Vent se tait pour ne pas fausser le chemin de cette pensée.
Le ruban reçoit et s’anime.
Et ainsi de chaque ruban.
Alors, empruntant le chemin tracé au sol, on porte l’enfant dans la hutte de sudation.
Premier et Première répandent sur les pierres la poudre de cèdre purifiant
l’herbe douce qui fait venir les esprits les plus puissants,
la sauge qui empêche le Non de rentrer dans la hutte
le tabac qui bénit la terre brute
puis ils versent l’eau sur les pierres.
Des lumières colorées surgissent alors, des plumes d’aigles volent dans la brume tiède, caressent le visage de l’enfant.
Il ne reste plus qu’à attendre. Mais Loup ferme les yeux. L’enfant est guéri. Il le sait de sa sagesse de bête. Il peut dormir.
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