Née aux ongles griffus je ne sors que la nuit dans le fracas confus des fiacres qui s’enfuient sur le pavémordu Jusqu’au bout de la nuit je vais vers la parole gravée dans le rocher
Née d'une peau de brume je ne vis que pour lui et quand le soir allume une douce euphorie sur les trottoirs perdus Je vais, enfant des pierres et des plans concentriques, perle des ziggourats.
Née aux dents de velours et aux lèvres sans doutes je cherche un peu d’amour où étancher ma route baisers défendus
Dis moi où se rejoignent le ciel et la Terre, dis moi où est la porte des mots oubliés ?
Née à la taille d’ambre Ma chair est assoiffés de tes lèvres goulues cherchant dans le corps sage liqueurs tendres pointes fauves froissées et si ta main me cambre si ton désir me Lune, prends garde… prends…
Prends garde, voyageur, à l’ombre qui délice les pavés glissants et le creux de mes reins, prends garde à cet obscur sous les buissons niché, prends , Prends… viens, ne retiens plus… prends - moi entre deux portes désiraime nos songes prends et me, nue peau, ronges
Entends tu le chaos des langues étonnées Dans la tour de Babel sauras tu me trouver ?
Née aux ongles griffus je n'ai pas peur peur de toi Mes dents contre tes dents jusqu’à rompre la nuit
Sens-tu ce grand désir qui s’offre dans mes sources, cet huis qui cherche clef parfums d’algue et de fruits ?
Apporte nous du bois que j’enflamme mes braises et berce tes clapots tout contre mes falaises et sente tes assauts de mer se retirer, revenir s’étirer
Apporte nous du bois, l’écorce dénudée est douce à mes baisers quand je sans sous ma langue palpiter l’aubier le pistil s’épanouir sous l’étamine en coeur
Née migrante des nuits je hais l’aube qui vient, résurrection bleutée mais j’aime tes sursauts ultimes apaisés dans l’ombre est un tison à jamais incendié…