Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Toile de Claude Cordier
Au Château de Malagar, à deux pas de chez nous, François Mauriac aimait à venir méditer dans un des angles de son jardin surplombant la vallée. Un coin venteux et rude...
Le vent
rien que le vent
rancoeurs forcies à l’ombre des charmilles
les grands pins noirs le vent
derrière nous, calme,
le temps
Dans les arbres nus
qui aiguisera les chants ?
l'automne est si grave.
Du vieux banc de chêne au bord de la colline
nous regardions couler l'usure d'un chemin
voix jetées contre sol
vers une mince brêche. Nous étions gais de peu
l'arôme encore vivant des pommes en cidre d'herbe
la lampe de vin d'or, carré, puisant aux murs
l'impassible lenteur
que la cour opposait aux nuages
Il faisait froid
le vent
a séparé
quelque chose de nous
en nous peut-être?
Nos yeux enfuis
déjà
tâchés du flanc des bêtes aux foulées d’armoises
que rattrapait la soif des pièges dépliés
Nos ombres affaiblies
enchâssés dans le gris
en étions-nous la pierre encore pleine?
Et s'il était ailleurs un autre hiver
un feu de mille feuilles orphelin de nos coeurs
un bateau s'en allant chargé de mille ports?
Verdi Dies Irae
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