Je sais ce que je vais mourir mais je n'y crois pas disait Jankélévitch.
Paradoxal que la seule certitude humaine ait besoin de la validation d'un acte de foi.
Exemple limite, je sais que je vais mourir mais par ouï-dire.
On peut donc se demander si cet attrait irrésistible de l'homme pour un savoir absolu n'est pas contrebalancé en permanence par une répulsion d'extrême justesse pour une connaissance dont il pressent le caractère inconfortable, voire tragique.
Sacraliser la vie, embellir l'amour construire sur des rêves ses projets sont le lieu commun de l'humanité. Et l'illusion est cet espace qui la maintient à l'écart de la crudité du réel, ou pour le dire comme Clément Rosset: " Dans un certain coefficient d'inattention à la vie au sein même de toute perception attentive et utile."
Dans un monde qui encense les vérités partielles, l'illusion a-t-elle encore sa place?