Et puis le titre n'est pas sans m'évoquer un autre grand rêveur, un autre promeneur du ciel et des étoiles. Aussi, et avant que de me munir de mon bâton de pélerine et trouver un lieu sur ma région où accueillir en vrai et faire connaître cet auteur au-delà de ses terres d'Alsace, je voudrais avec une pensée toute amicale lui offrir ce poème de Rimbaud:
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur