Hier au soir, dans une grande église perdue au fond de nos campagnes, à Monségur, l'Orchestre de chambre de la Gironde nous a donné un merveilleux concert.
Cet orchestre âgé de vingt ans est dirigé depuis 1991 par un jeune chef Américain,Scott Sandmeier, et je dois dire que nous avons été très nombreux ( l'église était comble) à apprécier tout autant le raffinement des oeuvres programmées que l'élégance de leur mise en place.
Interprétation parfaite, dans un programme brillantissime qui nous a permis de déguster entre autres mets délectables, leredoutable et joyeux quintettepour clarinette op. 34 en Si bémol de Weber, oeuvre de dimensions quasi symphoniques interprété à l'instrument titre par un jeune artiste très prometteur: Julien Laffaire.
Des oeuvres de compositeurs tout à fait injustement méconnus et dont je ne trouve pas de trace sonore comme Karl Böhm ( 1844-1920) , à ne pas confondre avec son homonyme chef d'orchestre ou Carl Nielsen qui est tout de même considéré comme l'un des plus grands compositeurs Danois.
Surtout,Jean Sibélius, compositeur Finlandais dont je reparlerai quand l'heure en sera venue dans ma chronique d'histoire de la musique. Ce que je vous offre d'écouter aujourd'hui est sombre parfois, romantique toujours, riche de ces grands espaces où il vivait et des sagas tenues à bout de lèvres depuisla nuitdes temps.
Les interprètes et le chef nous ont d'ailleurs avoué que c'était, de leur programme de cette année, l'oeuvre dans laquelle ils se sentaient le plus à l'écoute d'eux-mêmes et nous les sentions en vérité suspendus à leur son, ouverts de tout leur être à ce qui surgissait de leur groupe sonore, engagés dans un don total.
Sibélius a composé cette oeuvre en " collant " les impromptus pour piano n° 5 et 6.
Elle est distribuée en trois parties. La première est construite sur de longues phrases lentes aux notes soutenues, dans un registre mélancolique, auxquel les trémolos légers et les nuances en soufflet donnent une couleur tout à fait dramatique et questionnante.
La partie centrale se poursuit sur une valse qui ne réussit pas malgré son tempo assez enlevé à perdre le caractère très nostalgique qui est sans doute l'empreintepoétiquede toute l'oeuvre de Sibélius. L'accompagnement en pizzicatti avec sourdine, les césures en milieu de phrases, le caractère obsédant des répétitions donnent un sentiment de quête sans fin dans de vastesespacesenneigés et ce en dépit de la formule très intimiste de l'orchestration pour chambristes. Puis revient le premier mouvement.
Depuis hier j'écoute cela en boucle les larmes aux yeux... Pourquoi cette oeuvre me touche-t-elle autant? A qui parle-t-elle en moi, dont je ne sais le nom, l'amour à jamais perdu que l'on ne cesse de chercher? L'entame en demi-tons des phrases musicales résonne avec tant de force...
Une peinture, une sculpture peuvent me toucher avec la même puissance mais elles ne me laissent pas devant ce prodigieux mystère qu'est la création musicale à laquelle je ne trouve qu'un équivalent: la Pensée.
Recevez à votre tour cette mélodie d'une extraordinaire simplicité, sans effets gratuits, mais qui va droit au coeur et à l'âme.
Tu sais que j'ai énormément de mal avec la musique, je n'y trouve aucun réconfort et m'ennuierai plutot qu'autre chose . Je ne peux écouter que quelques minutes seulement et suivant les premières notes, j'eteinds ou je continue . excuse moi mais cette musique, je n'ai pas pu l'écouter jusqu'au bout, aux premières notes, j'ai arrêté, cela m'énervait ; Je suis une handicapée grave de la musique ( rires) . Bises
<br />
Mais je comprens très bien tu sais (sourire), nus avons emmené ds amis à ce concert, ils ont adoré certains morceaux et détesté d'autres, je le dis souvent nous<br />
sommes des caisses de résonance<br />
. Il suffit que tu trouves un jour la musique avec laquelle tu résonnes<br />
Pardonne le retard, quelques soucis...<br />
Bisous<br />
<br />
<br />
R
Richard Gonzalez
20/08/2008 12:22
Sibelius est mon compositeur préféré, depuis que j'ai découvert sa merveilleuse 4e symphonie, un peu par hasard, il y a une dizaine d'années. Le Cygne de Tuonela me bouleverse aux larmes à chaque écoute. Sibelius m'a permis de jeter une oreille plus attentive sur des compositeurs tels que Grieg et Mahler, mais aussi des musiciens du cinéma, tels que Bernard Hermann, pour les films d'Hitchcock, qui a beaucoup emprunté à Sibelius. Merci pour cette très belle note, une fois de plus.
<br />
Tu as tout à fait raison, des compositeurs tels que lui ont enraciné quelque chose dans ceux qui écrivent aujourd'"hui pour le cinéma, je pense à quelqu'un comme<br />
philippe Glass ou à Williams pour l'ampleur et l'orchestration<br />
en tous cas ravie de te voir de retour, merci de cette visite...<br />
<br />
<br />
J
juliette
18/08/2008 08:51
Merci pour Sibelius, j'aime la douceur de sa musique évoquant les grands espaces, le silence de la neige....
<br />
Alors nous aimons et ressentons la même chose, douceur nuancée de mélancolie, espaces ouverts par les signes musicaux, images se déroulant à l'écoute<br />
merci Juliette infiniment<br />
<br />
<br />
A
agnès
16/08/2008 11:35
Hier, j'avais écrit un beau commentaire *rires* à propos de ces musiciens que j'aime... Impossible de l'envoyer, il n'est jamais parti malgré mes tentatives :-/Donc, ben... voilà, j'aime ! :-)
<br />
Ah... je comprends ton agacement, des amis qui voudraient parfois me laisser des comms me disent se trouver face à une machne récalcitrante qui leur claque la porte<br />
au nez..<br />
Ton retour ne m'en fait que plus plaisir, ma Douce<br />
Bisous<br />
<br />
<br />
V
Valentine :0056:
15/08/2008 19:16
Ce qui est merveilleux avec Sibélius, c'est que c'est la continuation de Grieg, cette musique qui plane dans les grands espaces clairs et frais de la toundra baignée d'un soleil rasant.
<br />
C'esxt vrai c eque tu dis, d'ailleurs on peut penser que quelques composituers ont influencé la véritable musique classique d'aujourd'hui, celle qui se compose dans<br />
les studios de cinéma. Grieg, Sibélius, Rachmaninof, Stravinsky. L'ampluer des paysages évoqués, le talent d'orchestration ou leur mélabncolie ont marqué à jamais des gens comme Williams,<br />
Glass et d'autres.<br />
<br />
<br />