Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Mystérieuse Bretagne * 7 * La forêt de Brocéliande






Merlin, mon  Ami

Je m'en suis retournée en notre belle forêt de Brocéliande. Oh ! il faut que je vous conte cette promenade qui, loin de faire naître  en moi une chagrine nostalgie  me nourrit encore de ses belles images.



Que de beaux castels en cet endroit jadis incarné de forêts. Mon âme  crut enfin y trouver la paix après toutes nos vaines querelles lorsque dans le miroir du château de Trecesson, il me sembla entrevoir les  bras suppliants et le visage terrifié d'une dame blanche.
Je voulus d'un ancien sortilège faire revenir cette malheureuse des eaux où elle se glaçait après avoir connu vivante la torture de la terre enfouissant son jeune corps, mais rien n'y fit... Je suis bien vieille, Merlin et ai perdu bien des pouvoirs...

M'engageant sur le chemin qui menait à notre fontaine,  quantité de champignons  surgissaient sous mon pas..



Amanites tue-mouches et autres petits êtres inconnus écartaient soudain leur manteau de feuilles et d'aiguilles, encerclaient un tronc protecteur  de leur charmante tournure vert-de-gris.





Comme le temps a changé notre forêt, Merlin !
Je gardais souvenir d'un espace si touffu que pour s'en échapper il fallait avoir recours à l'un de nos grimoires. Aujourd'hui ses ramures laissent  filtrer une lumière intense dont je crains par instants qu'elle ne mît le feu aux broussailles...

Un arbre soudain me barre la route.  Serait-il à lui seul une échelle silencieuse vers d'autres cieux qu'ici?



Et ce chemin de couleuvres qui monte vers notre fontaine de Jouvence, l'auriez-vous rendu plus glissant en attente de ma visite,  Cher?
Qu'importe... J'en ai bu l'eau en pensant à vous et aux liens qui nous unissent depuis lors. Rassurez-vous je n'ai point versé de goutte sur la dalle. Je tiens trop à mon Royaume,  qui est le vôtre aussi...




Le temps me manquait pour faire le tour de notre domaine,  ce sera pour une autre occasion. Cependant,  mon équipage me conduisit vers un arbre que nous connumes Vous et moi surgissant effrayé de sa graine. Nous ne nommions les arbres que par leur nom secret, celui-ci étale le sien, sans doute contre son gré et à la faveur d'une étonnante histoire.
On le nomme le Chêne à Guillotin .  Il se raconte qu'en des  temps révolutionnaires un druide comme vous s'y cacha alors qu'il était poursuivi   de belliqueux soldats.  Que n'étions nous à ses côtés pour lui offrir la  transparence salvatrice!
Mais pourquoi donc avoir entouré d'une promenade et d'un si pauvre escalier ce bel arbre agé de Mille ans et haut de vingt mètres ?

Ce ne se passait ainsi en notre temps, Merlin. Nous n'étiquettions point les miracles, ils étaient si nombreux.


touré



Je lui demandai la direction du château de Comper.  Le timbre de sa voix était lourd de ces ombres dont  se revêt tout arbre qui fut témoin de la mort de ses frères ravagés d'incendies. Que de pudeur pourtant dans ces paupières baissées, que de tendresse et de sagesse dans l'ourlet des lèvres entrouvertes: q




Enfin, je retrouvai nos murailles.
Sous le soleil couchant la pierre rêvait ses morts,
lierres et fleurs anonymes
qui jamais ne prononcèrent le mot bonheur,
mais savaient.








C'est ainsi rêvant que je gagnai un petit village dont le nom aujourd'hui m'échappe, comme ma baguette magique de plus en plus souvent.
Sur l' herbe grasse de la dernière ondée étaient posées de délicieuses maisonnettes et une chapelle comme nous n'en bâtimes point tous deux, en païens que nous étions.

En nos temps si reculés,  contempler l'eau de notre source, admirer le Cerf galopant de douce compagnie, respirer la  première brume sur le miroir aux Fées était notre seule et bien innocente... comment dit-on aujourd'hui ? Religion ?


Il y av




 
Ne dirait-on pas que les portes et contrevents y sont taillés dans la  matière même de l'herbe, mon Ami?
Ah, je serais restée des heures à contempler la merveilleuse alliance de la pierre et de la verdure si la nuit s'annonçant ne m'avait comme par un heureux hasard conduite sur ce sentier tant aimé.

Je savais qu'un coeur m'y appelait. Le voyez vous Merlin,  tout au bout du chemin,  trouant de ses battements le couloir des arbres d'automne?
C'est le vôtre, mon Ami, et je l'ai rejoint...







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U
<br /> voilà un beau périple imaginaire dans un pays admirable  que je connais pas <br /> <br /> <br />
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R
<br /> C'est gentil Ulysse, pas si imaginaire que cela, Merlin et Viviane existent vraiment (sourire) dans la vraie vie.<br /> <br /> <br />
C
bonjourIL fait bon de se promener dans les bois le matin de bonne heure. clem
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R
<br /> Merci Clem, contente que tu aies apprécié mes bois de Brocéliande, actuellement transformés par endroits en déchetteries municipales...<br /> hélas.<br /> <br /> <br />
V
autan pour moi ... j'ai les même couleurs MDR, j'ai dû me planter en mettan le lien du mien, mais c'est une auto-biographie totalement diferente, avec moi, c'est pas le même voyage, c'est un voyage dans une prison de France (rouen)
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R
<br /> Merci de votre témoignage qui est à la fois poignant et raconté avec tant de drôlerie...<br /> ceci dit, la conduite en état d'ivresse, cela peut coûter la vie et pas simplement au conducteur<br /> et avec cela je serais intraitable.<br /> <br /> <br />
V
Je doit dire que c'est très bien écrit, le ton poétique est apréciable, c'est un autre style que le mien, mais c'est très bien.Seul défaut, le bleu et noir donne mal aux yeux, c'est jolie, mais pas terrible pour la zone occulaire.Je connait très bien la forêt de Brocéliande, pour y avoir été plusieurs fois ... et c'est vrais que c'est un coin de France qui fait rêver !!!
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R
<br /> Oula, le ton professoral ;o) et condescendant!  ( quelle note m'avez vous mise?)<br /> je suis désolée pour les couleurs, impossible de faire autrement avec overblog  ;o)))<br /> <br /> Merci du voyage partagé cependant ( le lien de votre blog ne fonctionne pas, donc je ne pourrai à mon tour apprécier votre poésie, dommage)<br /> <br /> <br />
L
C'est à nouveau un plaisir de faire cette promenade à travers des lieux chargés de magie en compagnie ce ce personnage mythique auquel tu prêtes voix.Il est dommage que ces pages se retrouvent enfouies sous d'autresmême si c'est le destin de tout ce qui existec'est bien agréable de les voir ressurgir parfoison y trouve des échos qui avaient échappés et que l'oeil et l'âme mieux préparéesaperçoivent avec émotion.
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R
<br /> Merci Luc d'avoir été de cette promenade<br /> la remarque que tu fais sur les pages enfouies,<br /> je me la fais souvent <br /> relativement à tes propres pages<br /> par exemple celles-ci dont voici la liste intégrale<br /> et parmi elles l'une des pages que je préfère<br /> Dimanche<br /> je te l'ai toujours dit, c'est un immense poème d'amour... et qui mérite mieux que d'être caché au regard... je crois.<br /> <br /> <br />