Réponse reçue le 2 Mars 2009
SCP/CdO/A022708
Madame,
Le Président de la République a bien reçu votre courrier et m’a chargé de vous répondre.
Vous le savez, Monsieur Nicolas SARKOZY tient particulièrement au maintien du dialogue avec ses concitoyens pour expliquer les réformes qu'il s'est engagé à mettre en œuvre, afin de moderniser la société française. C'est pourquoi il va très régulièrement à leur rencontre. En ces occasions, certains peuvent vouloir manifester leur impatience ou leur désaccord, c’est leur droit le plus légitime.
Il appartient, cependant, au Préfet et au Directeur Départemental de la Sécurité Publique de veiller au maintien de l’ordre public et à la sécurité des personnes et des biens. C’est le cœur de leur mission. Or, le dispositif de sécurisation mis en place à Saint-Lô, le 12 janvier dernier, était défaillant, dans sa conception et dans sa mise en œuvre, alors même que les renforts demandés par ces deux hauts fonctionnaires leur avaient été accordés et que le nombre des manifestants était conforme aux prévisions.
Ces manquements, mis clairement en évidence par une enquête interne diligentée par la Ministre de l'Intérieur, sont d’autant plus dommageables qu’ils concernaient le premier personnage de l’Etat, dont la sécurité et la liberté de mouvement sont, à l'évidence, des impératifs absolus.
Devant de tels manquements, parfaitement inadmissibles au niveau des responsabilités qui leur étaient confiées, il a été décidé, sur proposition de la Ministre de l'Intérieur, de procéder au remplacement des deux hauts fonctionnaires en cause.
Monsieur Nicolas SARKOZY veut, en effet, développer dans notre pays une éthique de responsabilité, en particulier dans la fonction publique. Il sait encourager le mérite et tient à ce que, dans un souci d’exemplarité, les représentants de l’Etat, même les plus haut placés, acceptent de tirer toutes les conséquences de leurs défaillances dans l’accomplissement de leur mission.
Si l'on n'établit aucune différence entre ceux qui sont à la hauteur de leurs responsabilités et ceux qui ne le sont pas, quelle considération et quelle valeur accorde-t-on aux premiers ?
Il ne s'agit donc ni d'une question de personne, ni d'une quelconque remise en cause du droit de manifester.
Je rappelle en outre que les Préfets et les Directeurs Départementaux de la Sécurité Publique sont des dépositaires de l'autorité publique, qui occupent des emplois à la discrétion du gouvernement.
Ils ne sont ni indépendants, ni propriétaires de leurs charges, ce qui est la condition du bon fonctionnement de l'Etat républicain.
Je tiens enfin à vous rassurer sur leur situation personnelle : ils ne sont pas au chômage et ont rejoint les nouvelles affectations qui leur ont été assignées.
Avec ma considération distinguée.
Le Chef de Cabinet
Cédric GOUBET
Madame Viviane LAMARLÈRE
5 allée de l'Ecureuil
33210 TOULENNE