Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Entre la pierre et l'eau: l'Espagne du nord *2* San Pedro de Arlanza






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La Terre. Aride et blonde. Le feu des fleurs  dans l'air glacé. Ne manque qu'une eau généreuse et nous serions comblés.
Cette eau venue de la montagne enserre de ses cingles profonds comme des douves un lieu étrange et qui, quoiqu'il ne soit moulin,  donne du grain à moudre à bien des historiens.






Ruines piteuses et dévastées,
quelques pierres en retard de ce qui ronge
et partout, des ouvertures, des creux, des  niches dorées ou noires.

Ce qui nous fut vanté avec émotion par notre guide dans l'Ermitage de Santa Maria de Lana nous laisse décontenancés... en première approche.

Construit sur les ruines d'un monastère Wisigoth édifié lui-même sous le règne du roi Wamba,  le lieu n'a cessé de se modifier au cours des âges, pour atteindre son apogée architecturale au XIIème siècle.
 
On y trouvera ainsi des témoignages de l'architecture pré-romane, romane, gothique, gothique tardif et Renaissance, comme vous pouvez le voir ci-dessous dans ce qui reste intact de l'entrée du cloître:








Quoique abîmé par les incursions de l'histoire, le batiment se reconstruisit rapidement jusqu'à adopter le style roman qui avait traversé les Pyrénées en 1080, en pleine expansion de la liturgie romaine. Les moines abandonnèrent alors la liturgie espagnole pour celle de l'ordre de Saint Benoit.


Les généreuses dotations des comtes de Castille permirent la survivance assez tardive de cette congrégation qui au X ème siècle comptait déjà une bonne centaine de moines.

Nul doute que la réputation d'abriter les reliques de quelques nobles locaux, réputation dont les historiens s'accordent à dire aujourd'hui qu'elle est totalement infondée, permit aux pères Abbés successifs de lever les fonds nécessaires à l'entretien d'un tel espace. 
L'argent est le nerf de la guerre et... des religions.









Baies libres ou aveugles, en ogive ou plein cintre,
nocturnes ou lumineuses
elles donnent toute sa légèreté à cette m
asse imposante, aux lignes épurées, 
reposant dans un écrin de verdure et de collines







Deux prises depuis le petit chemin qui surplombe les ruines toujours en travaux de sauvegarde. La première sort du regard de Michel.
Nous découvrons ici ce qui reste de l'église ainsi que la tour massive qui abritait le scriptorium:








La seconde de mon petit appareil photo. Mélanger les deux donnerait sans doute idée de la mélodie réelle de cette superbe  pierre.
La blancheur et le vert sont deux notes qui s'aiment.








Un superbe arc en plein cintre  et sa belle archivolte tressée.

Qui rentrait là s'engageait au voyage.
Empruntait les chemins de la contradiction.

Ceux, ouverts à l'infini du temps , de la spirale. 
Ceux, repliés dans l'espace, de l'humaine tresse.

Ainsi se forgeait le moine
dans le labyrinthe  silencieux de sa prison choisie.





 


Merveilleuse lumière surgie de l'intérieur.
Et la fleur nous rappelle, poussant au creux de la pierre,
que ce sont ses racines et elles seules qui vont décomposer la roche
en faire naître  l'humus
et les faits effacer.







Dehors il nous attend. Bête calcinée ? Arbre chenu ?
L'olivier multicentenaire dresse ses bois et sa gueule de vieux cerf vers le ciel.






Cet oeil qui voit de loin
est-ce une larme sèche
ou un pli de vieillesse qui coule vers la terre?





La Nature n'a de cesse d' avaler les constructions humaines


Ici, le plan de cet édifice


Sonnerie du glas
à l'Abbaye Bénéditine de Solesme
derrière le bronze
l'oiseau

dewplayer:http://s3.archive-host.com/membres/playlist/1543578952/21_Cloches_Sonnerie_Du_Glas.mp3&




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M
<br /> Merci ! ;))<br /> <br /> <br />
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R
<br /> De rien Martine, je reviendrai demain sur ton autre blog que j'oublie un peu trop , tant la suite de ta quête de lumière me<br /> passionne.<br /> <br /> <br />
C
des paysages, des maisons, des lieux présentés en poésie. Harmonie.. bonne soiréeclem 
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R
<br /> Merci à toi, Clem<br /> tous les lieux ont leur poésie, ton lapin géant a la sienne<br /> et j'en suis heureuse pour toi<br /> <br /> <br />
M
En effet, je n'avais pas entendu la cloche (les cloches) de Solesmes ! Trop beau !
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R
<br /> Je suis plus que confuse de répondre si tard mais tant de trucs à faire et je suis si lente en ce moment...<br /> Oui, cet album est de toute beauté, et les sonneries de cloches m'émeuvent où que ce soit...  ici un lien qui te plaira, toi qui es musicienne.Bisous et merci<br /> ;o)<br /> <br /> <br />
L
 Je ne suis pas voyageur, et cet article me donne des regrets qui pourraient bien m'obliger à bouger mes pieds vers ces lieux enchanteurs.
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R
<br /> Il ne faut avoir de regrets, je crois... Merci Luc<br /> <br /> <br />
C
Et ce tintement de cloches rend âme à ce lieu ...en cet instant de lecture découverte !
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R
<br /> C'est super gentil d'avoir écouté ces cloches, j'en adore le son avec l'oiseau par derrière...<br /> Merci Corinne<br /> <br /> <br />