Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Le Lion se morfondait au coeur de la savane...
Quant à ses courtisans, riches infortunés,
même la voix brûlée du grand vent de basane
ne les empêchait pas d'être gaiement lunés!
Quand on est roi l'ennui sonne comme une claque.
Quoi! le pouvoir, l'aura, et même les trésors
tout cela s'évapore
devant le rire niais d'un minable macaque?
Il convoque à ses pieds
les plus souriants d'entre tous ses sujets.
Il leur faudrait lui dire quel était leur recette
et d'abord s'aplatir comme font les carpettes...
Las, nos manants dans leur naïveté
se mirent, se complaisent et oublient de vanter
leur souverain marri de tant d'indifférence.
Aussitôt ils connaissent la douceur de sa panse...
Le Roi s'en trouve bien: par un curieux prodige
la souplesse de l'une, la force ou le savoir
des autres se mélangent à son manger et boire
et ne voilà-t-il pas que son ennui corrigent !
Lui vient un lièvre usé
que les dents des grands fauves épuisent son lignage.
Il s'offre au souverain sans aucun ergotage...
Le Lion en est tout abusé.
Il le laisse partir ne voulant avaler
une bête plus grise
que son ennui du jour.
Notre lièvre depuis se vante de son tour
et le grand roi maigrit d'une telle méprise...
Un jour aura compris
qu'il ne peut posséder tous les talents du monde!
C'est bien assez pour lui
de plier de sa voix ce qui traîne à la ronde
et même si l'ennui le submerge parfois
qu'il n'oublie plus jamais que c'est ennui... de roi.
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