Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
D’abord il y eut l’Eau.
Calme, au ciel confondue.
Dans ce lait primordial, assez loin les uns des autres quatre Dieux pensaient en silence
Tzacol le Créateur, Bitol le Modeleur, Tepeu le puissant et Quetzacoatl le serpent à plumes .
Ils se sentaient bien seuls. Et pour tout dire s’ennuyaient ferme.
Alors ils accordèrent leurs pensées et décidèrent que l’Eau se retirerait pour laisser place à la Terre, au Soleil et à la lune. L’eau était très fachée de tant d’ingratitude mais elle se retira ... pas pour longtemps.
Puis ils sculptèrent la Terre lisse et tendre en montagnes tranchantes .
Le silence y était si poisseux qu’ils les couvrirent de buissons, d’arbres en fleurs , y firent chanter le vent dans les flutes de bambous, éclore les papillons et les cacatoès aux plumes écarlates. D’un claquement de doigts apparurent vallées , ruisseaux, poissons, jaguars et autres agoutis...
“Et maintenant, adorez nous !!” commandèrent-ils à la création.
Dans une confusion totale de cris, hululements et froissements d’ailes, les animaux s’exécutèrent. Las : leur langage était incompréhensible, même des Dieux.
“Ca ne va pas du tout, ce travail” dit Tzacol , mais très vite, chacun attribua aux autres avec une parfaite mauvaise foi la malfaçon originelle.
A la fin, ils prirent un diapason, accordèrent à nouveau leur pensée et chassèrent les animaux : “Ceux qui nous adoreront sont à naître, vous serez leur parure et leur nourriture, allez, et que tombe la première nuit.”
Pendant ce temps la mer demandait rendez-vous à la lune
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