Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Il y a ... tant d'années déjà Félix Leclerc chantait cette chanson prémonitoire et qui
aujourd'hui
résonne de manière si brûlante en moi
l'épreuve du chômage il faut l'avoir traversée de près pour savoir ce qu'elle est.
On parle beaucoup de la crise de la dette
et chacun y va de sa recette
ce matin j'entends les résultats de ces accords pour renforcer la discipline budgétaire
et cela me laisse quelque peu suspicieuse...
Ce seront toujours nos jeunes qui en feront les frais!
Savons-nous que nos états qui nous demandent de donner chaque fois plus
plus de restrictions, d'impôts, de sacrifices, de perte de pouvoir d'achat
savons nous que nos états s'endettent essentiellement pour emprunter
à des organismes bancaires qui se savent protégés par ces états à leur tour prêteurs?
On dit qu'il faut des plans de rigueur.
Ils appauvriront la population et ne serviront pas à rembourser des dettes colossales
non remboursables
juste à sécuriser
par emprunts successifs pour consolider les emprunts précédents
par renflouements successifs pour consolider les renflouements précédents
les avoirs des banques etc.
On dit qu'il faudrait faire marcher la BCE c'est à dire la planche à billets.
Autrement dit les états
certains de pouvoir se payer eux-mêmes
continueraient de se moquer de la morale et de la démocratie
de s'endetter à qui mieux mieux
Et si nous faisions, tous ensemble, nous les Européens
comme l'Argentine
qui a refusé d'honorer sa dette
mettant en mauvaise posture les organismes créditeurs
Aujourd'hui elle a retrouvé son honneur, sa démocratie, un niveau de vie et de croissance honorables
surtout son indépendance vis à vis du marché.
Si nous imitions... ?
Sous la plume de Adrien Gévaudan
2009 : les conséquences de la crise financière
La dette publique française a suivi toutes les évolutions déjà évoquées : endettement croissant dans les années 80, bond dans les années 90, désendettement au début des années 2000, et enfin stagnation de la dette publique jusqu’au bond de 2009.
La crise économique des subprimes a mis les Etats devant un choix : ou bien un certain nombre d’acteurs économiques essentiels au système dans lequel nous vivions faisaient faillite et disparaissaient ; ou bien ils décidaient de les soutenir, envers et contre tout, en injectant de grandes quantités de liquidités.
Ils ont opté pour la seconde possibilité. Le problème étant bien sûr que ces liquidités qu’ils ont injectées, ils ne les avaient pas ! Comment les ont-ils obtenu ? Par l’emprunt, évidemment. Au nom du sauvetage d’agents systémiques (c’est à dire essentiel au fonctionnement d’un système), les Etats sont devenus des prêteurs en dernier ressort. Ce concept, comme les crises asiatiques l’ont prouvé dans les années 90, souffre d’un défaut majeur : quand l’on sait que, dans la pire des situations, l’Etat va venir nous sauver de la banqueroute, on est pas encouragé à se comporter correctement à son endroit. L’existence d’un prêteur en dernier ressort déresponsabilise les acteurs financiers comme les banques, car, ayant conscience du filet de sécurité étatique qui sera activé en cas de crise, elles sont plus enclines à se comporter dangereusement. C’est ce qu’on appelle l’aléa moral.
Selon ce raisonnement, le soutien apporté aux banques en 2008 suite à la crise des subprimes risque de les encourager à ne pas réprimer les comportements les ayant mené au bord du gouffre, étant donné qu’elles ont désormais pleinement conscience du fait que les Etats ne les laisseront jamais tomber.
Mais est-ce exact de dire que ces banques n’avaient pas conscience du soutien éventuel de l’Etat avant qu’il ne soit officialisé ? N’est-il pas beaucoup plus cohérent de penser que les banques, parfaitement conscientes de leur caractère systémique, ne pouvaient douter du soutien qu’elles recevraient si elles étaient menacées de faillite ? Il serait étonnant que, avec la somme de cerveaux dont dispose le milieu de la finance, ce dernier ne se soit jamais rendu compte que, quels que soient ses errements, il serait couvert !
Peu importe au final ; ce qui est fait est fait, et il ne servirait pas à rien de réfléchir sur comment les choses auraient pu être gérées. Non, la question qui se pose plutôt est : peut-on réellement parler d’endettement public ?
Nous l’avons vu, l’endettement public est la somme de toutes les dépenses que l’Etat a assumé dans l’unique but de faire ce qui était le mieux pour ses citoyens. Les caractéristiques historiques de cet endettement public sont : une tendance à augmenter en temps de guerre, et à se faire diminuer drastiquement par toute une palette d’outils, y compris et surtout les plus radicaux quand la situation l’exigeait.
Or, nous sommes ici en présence d’un endettement certes public au sens où c’est l’Etat qui en est à l’origine, mais qui a monstrueusement augmenté en temps de paix, et dont on ne souhaite absolument pas diminuer le volume par tous les moyens dont dispose un Etat souverain. Parallèlement à cela, nous avons vu que les causes de cet endettement résident dans le soutien absolu accordé à des acteurs économiques ayant fait preuve d’un comportement irresponsable et moralement répréhensible.
Est-il légitime de qualifier d’endettement public, au sens citoyen du terme, ce qui n’est au fond qu’un soutien du public au secteur financier, au nom d’un caractère systémique qui est impossible à prouver ?
Et si au moins ce soutien avait eu pour conséquence de régler définitivement les soucis causés par la financiarisation de l’économie… Mais les crises de la dette souveraine, dont les deux faces sont l’américaine et l’européenne, viennent démontrer que les Etats se sont surendettés au nom du sauvetage d’un système ; sauvetage qui a, pour le moment, lamentablement échoué.
Félix Leclerc, les 100 000 façons de tuer un homme
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