Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
S'il n'était les bébés chats de cette année qui gambadent et font les petits fous dans mes plantations tout irait au mieux!!
La saison qui s'annonce est toujours riche de désillusions, de sécheresses malveillantes et de semis qui n'ont pas pris.
Pourtant j'ai tout lieu d'être heureuse...
Mon entrée a retrouvé ses couleurs estivales avec sa potée de pétunias rose tyrien et argenté auxquels se mêlent l'ipomée batata noire et l'alysse odorante. Je manque d'imagination mais c'est un mariage qui marche, donc ne nous plaignons pas!
Autour de la maison les premiers dahlias ouvrent leurs boutons, ici Bishop of Oxford déploie son beau saumon aux étamines d'or sur un feuillage pourpre et très beau, contrairement au feuillage habituel des dahlias qui fait un peu... salade?
Dans un coin d'ombre les hostas fleurissent eux aussi. Belle hampe au blanc pur et très odorant qui dure des semaines.
Contrairement aux habituelles croyances, une fois installé l'hosta ne craint ni sécheresse ni limaces ni terrain pauvre. Il a juste besoin... d'ombre:
Le long de la rue, ce sont les gauras pourpres qui pour le moment attirent le regard. Buissons d'un mètre de haut, très fournis en fleurs, il suffit de les rabattre début août pour les voir refleurir mi septembre. De vraies plantes chameaux, ici elles se contentent du caillou et se trouvent en bonne compagnie avec l'éclatante nigelle blanche.
Mes roses trémières aussi se dévoilent. Certaines sont plus sensibles que d'autres à la rouille, mais toutes m'enchantent de leur jupon si inventif:
Derrière la maison, le parc s'étire au soleil. C'est la saison des fleurs orangées, et l'hémérocalle la plus ordinaire - si florifère - est l'une d'entre elles, dans son écrin de gaura blanc:
Sur le talus d'ombre, les vivaces à feuillage couvrant et persistant sont bien installées désormais. Ils alternent vert acide, gris, noir, jaune, marbrures blanches, feuillage glauque.
Je vais cette année tenter un semis de zinnias dans les trouées de feuillage, ayant remarqué que l'ombre ne leur fait pas peur et qu'ils assureraient ainsi une coloration du terrain et surtout un fleurissement un peu en hauteur:
Sur mon talus de 12 m de haut, très abrupt, la céraiste a pratiquement tout colonisé en trois ans, en laissant fleurir au printemps les narcisses botaniques ou en cette saison les rosiers et les campanules:
En continuant le petit chemin, le talus se pare d'autres couleurs, dans lesquelles le hasard tient une grande place, car les pavots de Californie aiment s'y resemer d'une année à l'autre. Je les laisse faire, détestant ce qui est trop tiré au cordeau et souhaitant au fond un jardin qui garde un caractère un peu sauvage. Il bourdonne d'abeilles, de Morosphynx et de papillons divers trop heureux de cette manne de nectar:
En remontant vers le bois j'ai semé dans une terre très pauvre et qui plus est presque à pleine ombre une capucine extraordinaire, aux feuillage bleuté et fleurs d'un beau rose inhabituel chez cette annuelle:
Un peu plus loin le rosier Martine Guillot qui fleurit sans désemparer de mai à décembre et à mi ombre:
Les lavatères arbustives se plaisent de ce côté ci du ajrdin, orienté plein sud et en terre argilo-calcaire. Naturellement je n'ai photographié que celle que j'avais osé tailler à la fin de l'hiver et qui de ce fait a une forme présentable, les deux autres sont complètement dégingandées...
Un peu plus loin, la sauge sclarée s'élève au milieu de son nid de fétuque bleue:
Ici, c'est la merveille de boutons de roses qui me fait m'attarder sur le jour finissant, s'écoulant de la fleur ou glissant dans son coeur?
Deux d'entre mes rosiers attirent les lapins et les chevreuils qui passent, parfois en plein jour et sous mon nez.
Plantés sans doute en un lieu qui ne leur est propice car peut-être chargé en métaux lourds ils végètent et sont la proie des petits animaux sauvages. Notre terrain fut pendant la dernière guerre une carrière où les allemands tiraient de quoi construire le mur de l'Atlantique, la zone libre commençait au-delà du pont de Langon. e parc actuel était, quand nous l'avons acheté sous forme de bois non entretenu, jonché de toutes sortes de saletés que nous avons patiemment enlevées à la main, certaines cependant furent enfouies lors de l'abattage de la forêt.
Elles continuent de diffuser leur poison...
Qui me met en colère!
Vivaldi, Orlando furioso par Philippe Jaroussky