Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
La saison est trop grise
pour que l’ennui se pose au soleil
pour que les peaux se disent
aux passants étourdis de sommeil
leur laissant dans les yeux un grand désir planté
qui les fait tituber
sans avoir bu une seule goutte
J’aime être assise à la terrasse d’un café
regarder les autres marcher hésiter, faire demi tour
prendre tous les risques hue dia vent debout
là
devant tout un chacun
imaginer leur histoire de petites filles aux décorations de femmes
d’impubères farouches à la langue cerise
observer discrètement le silencieux négoce des corps qui
à quelques mètres de distance
se jaugent
se mesurent
s'estiment
ou
se méprisent
cela tient parfois à une seconde de distraction
un regard a pesé de loin de tout son poids
éparpillé le moi qui vient
l’autre en face sait déjà
avant lui mais de peu
la tristesse l'amère et dérisoire tristesse
de toute victoire
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