Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Pause café


La saison est trop grise
    pour que l’ennui se pose au soleil
pour que les peaux se disent
        aux passants étourdis de sommeil
    leur laissant dans les yeux un grand désir planté
qui les fait tituber
    sans avoir bu une seule goutte

J’aime être assise à la terrasse d’un café
    regarder les autres marcher hésiter, faire demi tour
    prendre tous les risques hue dia vent debout

devant tout un chacun
    imaginer leur histoire de petites filles aux décorations de femmes
    d’impubères farouches à la langue cerise
observer discrètement le silencieux négoce des corps qui
    à quelques mètres de distance
se jaugent
se mesurent
s'estiment
ou
se méprisent
  
        cela tient parfois à une seconde de distraction
un regard a pesé de loin de tout son poids
éparpillé le moi qui vient
l’autre en face sait déjà
    avant lui mais de peu
            la tristesse l'amère et dérisoire tristesse
de toute victoire





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