Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Temps mort




Et si le temps était tout juste né et mourrait aujourd'hui... dans pas longtemps?


Depuis
- pas une de plus pas une de moins -
vingt minutes et bientôt
l’implosion

Il est assis
les larmes vers le haut
il sait depuis le début qu’il n’a pas de
racines
le temps rond nouveau-né qui mourra dans si peu

Je ne sais qui l'a vu et l'a pris sous sa coupe
qui lui a dit
viens
je vais élargir tes perspectives viens
je vais broder pour toi un cercle au point de chaînette
heures minutes secondes dixièmes et moins encore si on s'applique

La ronde des
saisons a osé en sourire
elle aime le fluide des fuseaux sans aiguille
alors
ils l'ont tranchée pour en faire un rectangle
(il fallait échapper au hâchoir- quelle illusion -)
c’est fou en vingt minutes ce qui peut se passer
son visage est tout plat
sans hier sans demain
pas d'archives qui pèsent derrière l'occiput et aucune espérance
et c'est pour ça qu'il pleure

Pourtant il a eu une histoire

De leurs lèvres
au loin
des champs se sont levés pour garder les troupeaux et rêver les chemins
il tinte encore l'écho de clarines mêlées à de l'herbe
en voici de beaux temples
une route penchée que soutiennent des arbres
un couple d’amoureux surgis d'une béance
ils n’auront pas le temps de murmurer toujours à s'embraser la peau
déjà les ombres cèdent un ondoiement très noir

le ciel est biseauté de grands coups de couteau prononcés à la hâte
dans leur reflet au sol les traces se dissolvent
sans doute y-a-t-il quelque chose au-delà de ces
fentes qui ravalent
leurs fruits

ça breuille à petits coups
la gueule des obscènes au pourtour des églises
ils ont tout deviné ceux qui logent dans les livres de papier ou de pierre
ils ignorent le désir d'éternité


Depuis
- pas une de plus pas une de moins -
vingt minutes et bientôt
l’implosion




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