Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Sèche tes larmes, Enfant, ou laisse-les couler
Mais ne te garde pas dans l’entre-deux fragile
Où le chagrin ne sait en quel lieu se poser
Laisse grandir ce lac qui inonde tes cils.
Je sais Mère, je sais. Mais mon âme se brise en pensant à l’Aimé si vite reparti. Il était enfiévré comme l’est un oiseau sur les murailles grises quand il sent le soleil mûrir dedans la nuit.
Mon Enfant, ton Amour est né pour un ailleurs
Qui le veut seul et nu. Accepte l’exigence
Et la rudesse noire de ce grand silence
Où pour t’aimer un jour, il a contraint ton coeur.
Je sais, Mère, je sais. Mais ma bouche a si faim de rencontrer la sienne, elle est comme une fleur tendue vers son abeille. Et mes mains amoureuses ne touchent que le vide de ce désert fou où je l’ai vu entrer sans qu’un geste ou un mot aient pu le retenir.
Fais un grand feu, Enfant, il a besoin d’un guide.
Dans son cheminement, la nuit est si livide
Qu’on dirait que la Mort veut se laisser mourir…
Brûle ce bois , Enfant, et tu verras surgir
Dans la flamme qui monte la route qu’il emprunte.
Ton chagrin ne doit pas peser comme une étreinte.
Je sais, Mère , je sais. Ses mains sur mon visage ont laissé la brûlure du profond orage qui tonne dans son coeur et résonne dans le mien . Je sais que ses pieds nus rencontrent les cailloux, se blessent des épines, et saignent des refus auxquels il s’est noué.
Fais un grand feu, Enfant, dans la nuit embrasée
Sa voie sera plus claire et tes plaies apaisées
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