Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Une fleur s’est ouverte
au matin arraché à sa branche
seule dans l’eau du vers
elle mange l’espace de ma page blanche
son parfum entêtant ronge mon dictionnaire
J’ai beau fouiller la coupe
écarter de mes doigts l’ivoire délicat
je ne retrouve pas le parfum de la phrase
je ne retrouve pas la naissance des notes
je ne retrouve pas les habits de syllabes
pour vous chanter l’éclat
d’une fleur qui accepte
de goûter au froid
Elle habite l’espace de tels inattendus
que je ne sais même plus si la lumière est flaque
ou rivière ou chemin
Une fleur sans penser
au destin attachée sur sa branche
et je comprends soudain
que c’est pour ne pas voir le tracé
devant soi
que l'on fait des ratures des trous des spires et des croix
dans la chair du papier
Et tout cela me mord
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