Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Elle s'appelait octobre







Elle s’appelait Octobre et je l’ai refermée

sur les brins frais surgis de la dernière pluie.
Je pourrais me pencher et à travers cet huis
qui sépare les
mois
chanter du bout des  doigts
la fantaisie profuse
rhapsode chlorophylle et de gaîté confuse

Mais ce sont  les embruns
aux courtines salées
les vagues dont la peau est fripée de légendes
et  les meutes de nuages gibbeux qui m'attendent
aux confins de l’hiver, tassés
comme des chiens

Le vent me  sarabande une danse de sable
s’égaille dans  mon dos  et se cabre et s’enfuit
tout gonflé de ces gris
collants comme les nuits sans sommeil, misérables…

L'hiver hate mes pas vers  l’océan  la grève
posés sur des abysses
aussi noirs et profonds aussi moites et lisses
que des baisers sans trève.
 
Quand il se tangue bleu moucheté vert de gris, quand les vagues déferlent depuis l’horizon et mouillent jusqu’au ciel avant de s’échouer

Un bruit sec sur le sable
et ça  cogne aux abers
à enserrer leur gorge et ça prend son élan
puis déflore, léchant
les creux, parfois laissant
les eaux d'une clairière
un peu  de moire tiède un mélange de haine
et d’amour pour la pierre.

Le sable est tout cranté
de préludes fugués jusqu'à en perdre haleine
ici des tortillons
il paraît que ce sont
arénicoles versifications


Elle s’appelait Octobre

Mais je vais vers les dunes et la frêle artémise
dans le ciel un oiseau couché contre la bise
apporte l’hivernage
d’un long cri désolé
au goémon posé
un désir de rivage
qui tremble dans la buée...



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