Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Ils m'avaient dit de craindre ses yeux de marécages
La herse de ses mains et son souffle de givre.
Mais je n'ai entendu que le chant du ruisseau
Taquinant les cailloux et que j'ai remonté
M'accrochant à la corde des gouttes enjouées.
J'ai marché les clairières, les ronces qui referment
Derrière le promeneur leurs épines fruitées
J'ai marché trop pressée.....
Pourquoi n'a-t-on pas su plus fort m'en empêcher?
J'ai trouvé les rochers où nait le ru joyeux
Comme un cabri dansant que la montagne enivre
Puis atteint son taudis en contrepoint de feu
A la douceur des champs plus bas entre les rives.
Pourquoi n'ai-je pas su mon chemin rebrousser?
D'abord ai vu son dos , voûté comme une pierre
Que des pas millénaires ont polie de souffrances
Et senti dans ses gestes une désespérance.
Mon coeur
Soudain
Affole
Son pas
Elle broyait au fond d'une urne désolée
Une des pierres noires qui courent les chemins.
Cette poudre si fine au creux blanc de ses mains
A aspiré le vent qui venait me chercher.
Je n'ai pas vu ses yeux, je n'ai vu que leur ombre
Semeuse .
Dans mon âme brûlée comme un campement vide
Les souvenirs osseux
S'affrontent en silence. Et le rire livide
De la broyeuse luit, photophore cafard.
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