Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

L' Auvergne entre fleurs et silence *11



Pour commencer par le premier Bouquet





Pour notre avant-dernière journée de séjour en Auvergne et avant de nous perdre le lendemain sur les petites routes de montagne qui nous mèneront au Puy Mary puis vers notre sud ouest, nous avons envie de prendre notre temps…
Après une balade vers le village médiéval de Blesle, remarquablement conservé, nous remontons en direction du Chateau de Villeneuve de Lambron


Dans un paysage schisteux, recouvert de bruyères, de sapins, de gentianes, nous n'allons cesser entre 10 heures et 14 heures de nous émerveiller.

La flore d’Auvergne est vraiment le paradis pour qui aime les couleurs et les formes. Elles y sont plus intenses et bien plus variées que dans le sud Gironde où la terre est essentiellement de graves (cailloux calcaire) et où ne poussent que des fleurs très modestes ( mais qui nous rendent bien heureux) et se contentant de peu d’eau et d’encore moins de nourriture…

Voici quelques unes des fleurs rencontrées sur le bord de la route, car nous ne pouvons nous empêcher de stopper la voiture dès que des fleurs nous font signe:

Une scabieuse naissante


Une fleur de millepertuis


Des graines de je ne sais quelle plante (ni même Michel, qui va poser la question sur le site Kekcestruk) mais qui ressemblent fort à ces gouttes de crème au beurre que l’on pose sur les bûches de Noël


Et enfin celle-ci que je trouve délicieuse et ai baptisé Maman z'allumettes




Nous voici donc sur le coup de deux heures dans ce superbe château qui fut édifié à la fin du XVème pour Rigaud d’Aureilles, maître d’hôtel de Louis XI, Charles VII, Louis XII et François 1er.
C’est un mélange de petite forteresse médiévale et de château d’agrément que ses propriétaires successifs ont doté d’un ensemble exceptionnel de fresques où se mêle très gracieusement le merveilleux ou le grotesque médiéval et l’imaginaire de la Renaissance

A droite du porche d’entrée les écuries nous offrent leurs plafonds recouverts d’allégories représentant
les forces du Bien
ici une joute amoureuse le Monsieur à gauche tend son coeur à la Dame


et du Mal, là une joute moins... amoureuse.


enfin une quantité incroyable d'animaux ou personnages fantastiques




 Elles abritent désormais une fort jolie collection de calèches dont la plus ancienne remonte au XVème. Il a fallu décoller entièrement ces peintures, les désolidariser de leur support pour les y reposer après avoir intercalé entre le mur de soutainement et les fresques un espace aéré et divers matériaux afin d’empêcher les infiltrations d’eau…

Dans la cour carrée du château, les relations sans doute malheureuses de ce Chambellan avec ses épouses successives sont représentées par les «  Dycts d’un vieux Maîstre d’hôtel » mais surtout les «  Dycts de la Chiche Face et de la Bigorne »

La Chiche est cette bête très maigrichonne qui ne mange que tous les 10 000 ans, et encore avec beaucoup d'hésitation car elle  ne se nourrit que de femmes obéissant à leur époux et leur étant fidèles, autant dire que son repas est rare et plutôt à dévorer des yeux...



La Bigorne quant à elle ne se nourrit que d’hommes fidèles à leur femme et que leur femme terrorise, autant dire que nombreux sont candidats à être le repas du monstre et même lorsqu'il est rassasié, il s'en trouve pour supplier à genoux qu'on les dévore plutôt que de rester sur cette terre de persécution féminine...



Avant d’entrer dans le logis on remarque le puits qui fait corps avec le mur et une petite ouverture donnant sur les cuisines qui permettait de puiser sans sortir.. une commodité bien pensée pour l’époque…
Sur le mur face à ce puits, le rappel d’un voyage, probablement en Turquie, car élevé au rang de baron puis d’ambassadeur, Rigaud voyagea beaucoup pour les Rois qu’il servit avec discrétion et fidélité, entre autres auprès de Maximilien d’Autriche.

Les embrasures des fenêtres nous offrent, outre un beau panorama ces fresques représentant des personnages de la mythologie. La renaissance est passée par là et la débauche de dessins confine un peu à la nausée à force:


Le chateau est empli de richesses accumulées au cours des siècles, tant en mobiliers Florentins qu'en tableaux (un remarquable Vigée Lebrun) ou tapisseries d'Aubusson. On note une très jolie collection de chaises de postes, mais elle disent tant cette époque où il fallait quatre hommes pour en porter un seul que je m'en suis éloignée bien vite, d'autant que dans certains pays c'est encore d'actualité.

Ici de très beaux plafonds à caissons:


Nous repartons conquis tout de même par le voyage accompli dans plusieurs siècles d'histoire à l'intérieur de cette belle demeure.
Demain nous quittons cette région dont chaque coin promené nous laissera des souvenirs inoubliables et avons décidé d'emprunter la route des crêtes et les puys du Cantal...
Le plus beau est toujours pour la fin....
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
je suis entrée dans le palais. <br /> J'en ressors encore toute émerveillée. <br /> clem
Répondre
R
Ce fut une ballade merveilleuse, une région qui en vaut réellement la peine...