Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Au moment de faire les valises un grand creux se dessine qui me mord le ventre. Sommes nous libres de partir?
Cette nostalgie qui m'a portée jusque dans ces montagnes, elle est là, et plus vive, aussi aigue qu'une épine.
Nous partons tôt car nous voulons nous nourrir le plus possible de paysages dont nous ne savons trop quand nous les reverrons...
Un dernier regard vers ces pierres séculaires dont la rencontre fut un enchantement, d'abord la petite église de Roffiac, dont on peut admirer le clocher à peigne et la tour , vestige de la citadelle à laquelle elle appartenait:
Nous parlerons peu sur cette partie du trajet de retour. Juste des yeux... Il y a comme ça des moments où on voudrait être ailleurs pour ne pas voir sa peine. Les vieilles pierres nous ont toujours parlé et celles d'Auvergne avec une intensité inégalée en d'autres lieux.
Ici nous attendait une commanderie de Templiers, nichée entre les arbres:
Mais très vite nous quittons la belle vallée de l'Allagnon pour entamer notre ascension des monts du Cantal et ce renouement avec la nature va déverrouiller la parole:
Le temps est empli de brume, d'où l'éclairage très particulier de ces montagnes que je n'ai pas chercher à retoucher, il est tel que nos yeux l'ont vu, frileusement voluptueux, s'enroulant autour des reliefs et des arbres.
Comme toujours nous ne regardons pas la route mais ses bas-côtés
et Michel vous offre ici une merveilleuse euphorbe aux couleurs pétillantes:
Plus nous montons, plus la flore est jubilante. Les touffes inventives qui explosent le macadam par endroits nous apportent une lumière qui pour le moment semble enfermée dans la cage verte des montagnes.
Il se fait faim et nous avons oublié de préparer de quoi manger avant de nous attaquer à cette merveilleuse route des crêtes qui nous mène au Puy Mary.
Heureusement, nous rencontrerons en chemin une fort jolie cascade
Notre instinct nous dit que là où coule de l'eau vive poussent nécessairement les fruits de la terre. Une occasion supplémentaire de vaguer dans ces sous- bois contrastés et changeants qui nous volent nos mots.
Et nous ferons un délicieux repas, tout de baies et d'eau emportée pour la route dans une atmosphère qui se rafraichit. Nous sommes le 19 aout et il fait à peine 10°...
La montagne grande ouverte nous offre ses beautés parsemées de fleurs. Pas une voiture sur cette route. Jamais nous n'avons traversé un lieu aussi désert.
De vieilles maisons en contrebas disent que l'on peut vivre ici:
Un panneau nous indique "Route des crètes". Nous y sommes. Avec le sentiment que nous allons échapper aux lois qui gouvernent ce monde tant le ciel semble accroché aux montagnes....
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