Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
L'après midi avance, nous sommes encore emplis de sensations puissantes comme un premier jour, tout occupés que nous sommes à explorer cette région viticole et remontons vers Champeix avec l'espoir de visiter Clermont-Ferrand, ce que nous ne ferons pas... L'orage ce jour là cognera si fort que nous rentrerons au pas de course après avoir tout de même dégusté le délicieux village de saint Floret.
Du chateau du XIIème construit sur les terres offertes par le comte de Clermont à l'un de ses hommes, il ne reste que le donjon dont vous voyez ici une photo prise depuis la butte située en face, sur laquelle je vais revenir à la fin de cet article.
Mais surtout, ce chateau abrite une des plus belles salles gothiques de France
de structure cubique et dont la voute est de superbe croisée d'ogives:
L'interêt de cette salle réside dans ses fresques qui courent tout autour des murs, sur deux niveaux séparés par des textes qui nous racontent tout simplement les amours de Tristan et Yseult:
Bien sûr la salle est très sombre et il a fallu beaucoup de temps de pause à Michel pour saisir le chatoiement des couleurs et surtout la vie qui anime ces peintures murales qui montent entre les fenêtres et devaient à l'époque donner un éclat particulier à la vie dans cette pièce qui était sans doute destinée à des fêtes.
Un détail de cette fresque avec le visage du supplicié... J'ai un peu retouché les couleurs, désolée du résultat, Photoshop et moi avons fait connaissance ce jour...
Il reste quelques beaux chapitaux, voici celui représentant Yseult la Blonde
Ce visage était-il peint ou de pierre brute? Toujours est-il que dans le jeu d'ombres et de lumières de la salle, il est animé d'une sorte de volonté qui a traversé le temps et me frappe en pleine figure...
Ici un autre châpiteau sur lequel on se perd en conjectures (comme on dit) chacun pouvant y voir l'animal de son choix:
Une oreille de cochon à droite, une corne de bélier à gauche.
Ce genre de représentation chimérique apportait-il une dimension de rêve en des temps si troublés, ou rappelait elle aux hommes que tout près d'eux la monstruosité attend?
Nous quittons cette belle salle pour nous rendre sur les conseils de notre guide sur la butte du Chastel, non sans qu'elle ne nous ait averti :" Si vous êtes déterminés..."
Et c'est ainsi que nous empruntons le chemin de Rezonzou - joli nom et belle pente - qui fait le tour de la colline et au bout d'une heure et quelques de marche sous les feuilles et sur les caillouxva nous mener vers l'éclaircie...
Je dois à la vérité de dire que lorsque à un moment j'ai décollé les yeux
des obstacles posés sur ce sentier extravagant et entraperçu la Chapelle qui nous attendait là-haut, donc imaginé ce qu'il nous restait encore de chemin à parcourir alors que mes pieds étaient en compote, j'ai compris ce que voulait nous signifier notre guide et cela ne m'a pas particulièrement mise de bonne humeur !
Le chemin est jalonné de calvaires ( la chapelle en question est un départ vers Compostelle) et l'un d'eux, dans cette lumière de fin d'après midi est posé dans l'herbe comme une lampe.
La chapelle est toute petite, fermée, mais le regard est immédiatement attiré par ldes dizaines de tombes mérovingiennes qui font bon voisinage avec des tombes plus récentes et bien moins attirantes...
Il fait si chaud que je m'allongerais bien dans cette couche de pierre pour écouter le temps qui passe !
Tout en haut de la butte, pratiquement au dessus du vide, un ossuaire en pyramide, de la même époque que les tombes, nous rappelle ce que nous sommes... peu de choses comme disait ma grand-mère:
Autour de nous le panorama est d'un tranquille à couper le souffle.
Et de souffle il n'y en a guère, juste le silence subit des oiseaux, prélude à l'orage et les rares fenêtres de ciel bleu qui se referment un à une.
Demain sera un autre jour il nous faut redescendre, le temps change si vite...
Sur le retour, une fois de plus nous remarquerons les détails occultés dans la montée, entre autres les buissons de baies diverses qui sous cet éclairage rasant se dévoilent dans tous leurs atours... et je me demanderai - remarque de fatigue - à quoi sert-il de monter puisqu'on voit bien mieux les choses en descendant...?