Rêver d'ailleurs si doux Que lapeaudes gazelles en donnerait idée. Rêver de pays sages qui seraient gouvernés Par des corneilles lentes et de savants hibous.
Rêver et communier avec le séquoia Qui lance vers le ciel sa prière bleutée Puis laisser s'écouler le temps entre les doigts En contant tous les grains des heures étonnées.
J'ai l'impression d'être l'incandescence même Chaque instant je me brûle, mais d'un feu si joyeux Que même ton absence ou tes moments fiévreux Ne m'empêcheront pas de te dire " je t'aime....."
La bulle qui me porte est celle de l'enfance Elle gambade ici, elle buissonne là, Au gré des vents amis remplis de l'indulgence Que l'on a pour les fous ou les Esméraldas.
Du sang de mes ancêtres j'ai un naif amour Des choses les plus simples et que l'on ne voit plus. Le chant des fleurs qui poussent, l'air frais sur ma peau nue L'oscillation troublante de la nuit et du jour.
J'aime croquer les mûres tout au long des chemins Respirer la rivière et cajoler les bêtes La Lune est mon amie, je me fais une fête De chaque lendemain.
Mon Graal, je le cherche, sans jamais le trouver. Peut-être est-il enfoui tout au fond de tes yeux ?
Toi que je ne connais ou ne fais que croiser, Arrête-toi un peu. Nous sommes au bord du vide. Sauterons-nous tous deux? C'est si joli, là-bas.....