Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

L' Auvergne entre fleurs et silence * 8

 

 


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Tout composé de baies rencontrées en forêt, il m’en reste encore quelques souvenirs pointus dans la pulpe des doigts mais j’ai éprouvé tant de plaisir à cueillir, assembler, goûter!
Vous retrouverez ici le raisin, les mûres, la pomme, les prunelles, les fruits de l'aubépine, du sureau et d'une variété de chèvrefeuille.
Attention tout n’est pas comestible dans ce bouquet, en particulier les baies de chèvrefeuille (celles qui ressemblent à des groseilles ) sont très toxiques.


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A l’ouest toute, empruntant de délicieux chemins de petite montagne, croisant souvent sur notre route qu'accompagne une brise légère des insectes vigies accrochés à leurs épis comme le montre la photo ci-dessus.
Ce matin, tout se prête enfin à une journée exclusivement consacrée à la nature. Cette région de Boudes, toute proche du parc naturel des volcans d’Auvergne regorge de curiosités naturelles: fontaines chaudes, fontaines pétrifiantes, cheminées de fées
Ce seul mot me donne l’envie d’échapper au temps et s’il est un lieu repéré sur notre guide depuis notre départ, c’est bien cette vallée des Saints dans laquelle nous allons crapahuter toute une journée.
Nous ne serons pas déçus.

Les grands oiseaux noirs qui ponctuent la blondeur des parcelles comme sur un tableau de Vincent, les baies noires et rouges tendues vers nos lèvres, l’ombre si reposante de certains bosquets où se dilatent de grandes fougères sur lesquelles la lumière se suspend, nous offrant des havres de fraîcheur dans une randonnée par moments un peu... raide, tout est beau, tout est habité de vie paisible.

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…. Je serais volontiers restée pour toujours sur ce chemin là !

Le guide-livre qui nous accompagne nous propose soit une ballade rapide (une heure aller et retour) soit une exploration plus lente ( plus de quatre heures) C’est cette dernière que nous choisirons,  nous perdant, retrouvant nos traces, dépassés parfois et cela nous met en colère, par des touristes en 4/4 qui ne semblent pas être dérangés par l'idée... qu'ils dérangent.

Tout d’abord la vallée des Saints


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La marche qui nous mène en ce lieu aura duré plus de deux heures. Il a plu la veille au soir et le chemin parfois raide est détrempé, glissant, un vrai chemin de chèvres, mais quel délice à l’arrivée que ces silhouettes de terre rouge qui surgissent de sous les futaies et dont on s’attend à n’importe quel moment qu’elles bougent ou nous fassent signe.

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Hautes de 10 à 30 mètres, ces formations d’argile rouge sont ce qui nous reste du climat tropical qui régnait dans la région au début du tertiaire.

Un lien ici vous permettra de mieux comprendre de quelle manière se sont formés ces hommes de pierre qui semblent ne jamais avoir interrompu leur procession... je ne suis d'ailleurs pas très satisfaite de ce lien et n'ai pas dit mon dernier mot (sourire)
Le chemin est très escarpé par endroits, l’absence totale de touristes fait naître une émotion peu ordinaire, celle d’être perdus dans un repli de la texture du monde.


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Nous nous dirigeons ensuite vers les cheminées de fées, autre curiosité géologique dont voici quelques specimen:

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Nous prenons notre temps... d'autant plus que le chemin est empli de buissons de genévriers dans lesquels nous nous piquons avec générosité (sourire) tant, dans la chaleur qui commence à se faire plus présente, leurs baies bien défendues nous paraissent fraîches et savoureuses... et elles le sont!

Sur le chemin du retour nous réaliserons à quel point  la montée a accaparé une grande partie de notre champ mental, tout occupés que nous étions de ne pas nous perdre... davantage. C'est sur notre droite que nous découvrirons un beau chaos de pierres plates qui racontent les mouvement de la terre


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Qui dira la tendresse un peu mélancolique qui saisit l'âme humaine lorsqu'elle se trouve face à une pierre dont le corps rappelle celui d'une énorme baleine et dont elle ne sait déchiffrer le langage?



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