Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Souvent
je l’ai croisé
le visage était le même et la posture du corps
quoique personne différente
sur les quais de mes gares
dans les ruches affolées que sont les halls d’aéroports
Toujours
il marchait loin devant ou derrière les connivences bruyantes
du groupe auquel il semblait appartenir
sa nuque tirant un poids resté ailleurs
A chaque fois
le même sourire adressé au quidam
excusez-moi d’être là
dans cette démesure qui ne me ressemble pas
Quand
un des siens lui parle
il fait comme s’il n’entendait pas puis se rapproche
lentement
à regret
acquiesce avec la concentration douloureuse de l’absence
Parfois
ils lui montrent quelque chose
ils sont comme ces oiseaux vivant pour l’effort bruissant des ailes au bord du nid
lui ne veut être empli que de ce qu’il ne peut dire
Alors
il regarde à côté de leur geste
avant de s'appuyer contre un mur ou un banc
un vieux mégot aux lèvres
la fumée l'envole
on ne peut voir vraiment
ce qui vous est par force montré
Chic salon © - Hébergé par Overblog