Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Dame Blanche





Elle me tournait le dos
cela me ferait froid de ne jamais savoir
la blancheur de son ventre
ses yeux au coeur du coeur
la nuit qu'elle étirait
l'immense nuit
son ombre
au plumage nouée grande voile où le sombre
éblouissant
naîtrait

Elle marchait souvent au-dessus de ma tête
d'un pas simple glissant sur le bois des greniers
avant l'envol muet dans les grands ifs bleutés qui ceinturaient le parc

Et je rêvais alors que nos rêves étaient comme des dames blanches
attendant que le soir dans une pièce enclose
leur ouvre les croix et
les emporte creusant des vents jamais osés

J'aimais ses
battements
sans bruit d'elle mais lourds
sans regret des regards trop brillants dans la chambre
sans espoir de butin plus grand que cet instant


La suivre enfin
pour que mon coeur cogne plus fort dans mes poignets

Mais il y avait des murs
partout des murs
et partout des fenêtres
et partout des oiseaux à leurs proies embrassés
et des cadrans partout qui réclamaient leur dû
et là
sous mes cheveux
une issue refermée par les serres du jour



Un site sur les chouettes

Les cris des rapaces nocturnes


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J
<br /> J'avais cru l'avoir commenté, mais non ! Je voulais t'offrir ce délicieux passage extrait des Lettres de mon moulin :<br /> <br /> <br /> "Quelqu’un de très étonné aussi, en me voyant, c’est le locataire du premier, un vieux hibou sinistre, à tête de penseur, qui habite le moulin depuis<br /> plus de vingt ans. Je l’ai trouvé dans la chambre du haut, immobile et droit sur l’arbre de couche, au milieu des plâtras, des tuiles tombées. Il m’a regardé un moment avec son œil rond ;<br /> puis, tout effaré de ne pas me reconnaître, il s’est mis à faire : « Hou ! hou ! » et à secouer péniblement ses ailes grises de poussière ; — ces diables de<br /> penseurs ! ça ne se brosse jamais… N’importe ! tel qu’il est, avec ses yeux clignotants et sa mine renfrognée, ce locataire silencieux me plaît encore mieux qu’un autre, et je me suis<br /> empressé de lui renouveler son bail. Il garde comme dans le passé tout le haut du moulin avec une entrée par le toit ; moi je me réserve la pièce du bas, une petite pièce blanchie à la<br /> chaux, basse et voûtée comme un réfectoire de couvent."<br /> <br /> <br /> C'est bien connu, la chouette effraie & le hibou pense, lui. Les légendes de dame blanche sont légion par chez nous.<br /> <br /> <br /> http://leblogdemerlin.blogspot.fr/<br /> <br /> <br /> http://paranormal-investigations.over-blog.com/article-la-mysterieuse-lande-de-lessay-60828539.html<br /> <br /> <br /> http://www.cpiecotentin.com/bocage/croyances_bocage/croyance_boc_frames.htm<br /> <br /> <br /> N'oublie pas Dame blanche que moi, je suis un petit goublin ! ;o))<br />
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R
<br /> <br /> Coucou, je ne réponds qu'à celui-ci parmi tous mes commentaires en attente car Maxou va m'occuper jusque dimanche ;o))<br /> et l'ordi sera fermé! Il a beaucoup grandi, changé, est très marrant comme d'hab et a adoré le piugeon roti que je lui ai cuisiné hier pour dîner histoire de former son goût à de bonnes choses de<br /> chez nous, de notre belle culture culinaire française...<br /> Les lettres de mon moulin, sais tu que Michel m'en a offert pour mon anniversaire une version originale, édition assez rare? J'étais bouleversée de tenir dans mes mains un ouvrage qui était<br /> peut-être passé entre celles de l'auteur pour vérification...<br /> très jolis liens que ceux que tu me donnes, en plus de ce texte très poétique et vivant dont tu te doutes bien qu'il me touche profondément. Amie des chouettes et chats huants suis-je. Quel<br /> talent ce Daudet, on ne trouve plus désormais de ces auteurs qui magnifiaient le quotidien. Bisous petit Goublin, et merci des cadeaux multiples, la dame blanche ne te fera pas de mal ;o))<br /> <br /> <br /> <br />
P
Merci, mais vous me faites rougirs, mesdames...et une petite boutade, faire s'assoir une dame ? je dirai que c'est un beau début... déjà pour un face à face.am à vous deux.
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R
(sourire) encore mille bravo Pant!
A
Avais-tu lu l'entretien de Pant avec mon amie Lise ? http://lisa.savarts.com/entretien-avec-pant/Basgi,Anghjula
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R
Non, je viens de le lire en suivant ton lien, c'est dingue, je retrouve plein de préoccupations miennes, de petits trucs aussi qui expliquent cette recherche du souffle (sourire) de la musique, l'idée du vide, la maladresse du coeur...Pant a un talent fou et son intervieweuse aussi je dois dire ...
A
C'est toujours pour moi un vrai bonheur et un "enchantement" de parler à une musicienne. Peut-être parce que ma fille Emmanuelle l'est devenue. Je ne sais... J'ai eu un petit choc en voyant le nom de Pant. Je ne savais pas qu'il venait chez toi. Pant est un des meilleurs amis d'une dame très aimée présente dans l'Antigone d'Anduze. Cette coïncidence me trouble au moment même où ce texte m'est revenu en mémoire. A cause de l'Andante sostenuto de la D. 960. Je vous embrasse, "ma chère petite âme" (c'est ainsi que Martin Heidegger appelait Elfride et c'est le titre de la Correspondance qui sort au Seuil le mois prochain et dont je suis en train de lire les épreuves... )
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R
Une de tes filles est musicienne? un jour je te ferai rencontrer Anne Gastinel, brillante violoncelliste et son papa Gérard directeur du conservatoire de Nice qui écrit de merveilleux contes et poèmes... je t'en enverrai avec sa permission en MP...Pant est doué d'une écriture qui me laisse à chaque fois assise, et c'est ce qui est merveilleux dans l'écriture sur la toile, à la fois sa totale gratuité et les rencontres que l'on fait qui nous bougent du dedans. le monde est tout petit!C'est une bonne nouvelle que tu me donnes là, de cette correspondance à la naissance de laquelle tu oeuvres dans l'ombre, je n'ai pas beaucoup lu Heidegger mais son Acheminement vers la parole restera pour moi un complet éblouissement ... Tu nous tiendras au courant?Baisers Dame bleue!!
A
Je sais que tu es venue chez moi, Dame blanche. As-tu vu la photo du jour et écouté la Fantaisie de Schubert ? "Partout des murs" ? Quand on est une Dame blanche, on a aucun mal à les traverser. Crois-m'en. N'hésite pas. Vas-y !! Je t'accompagne.
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R
J'étais retournée lire ton beau texte de l'autre jour, et grâce à toi ai découvert cette merveilleuse photo d'une porte de pierre au pied de laquelle semble sourdre de l'oret puis cette fantaisie que j'ai si souvent jouée à quatre mains avec mes élèves... Quelle mélancolie quiète dans cette oeuvre, et le passage du mineur au majeur est toujours aussi étonnant!  Schubert est l'un des compositeurs dont je ne sais me passer. Je reviendrai traverser tes murs et les recommande aux lecteurs qui peuvent suivre ton lien... merci Dame bleue( sourire)