Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Ici n’est rien pour les gens de passage
les murs sont sans histoire
les trous dans les trottoirs
heureusement l'eau monte et se pend aux nuages
Ici le seul café serre ses vieux genoux entre deux officines
les banques y’en a
bancs qu’y en n’a pas
tout a été conçu par les pompes funèbres
du marbre et du marbre et du marbre
et des chateaux pas bordés d'arbres
Ici on aime le mot complexe
complexe sportif
complexe culturel
complexe industriel
Rien n’est simple
C’est une bourgade qui ne fait rien
pour rassembler
et ne ressemble
à rien
Oh c’est sûr, on y vend
on y vendrait même le vent
elle a bradé une de ses deux églises
aux Amériques
ils sont partis là-bas les chapiteaux
les gens depuis s’inventent d’autres messes
chaque semaine ils vont voir passer l’A 380
Misère...
Alors baissant les yeux
j'ai des projets d’abeilles et des plans de frelons
En soulevant la brume
on peut entre les doigts contenir les collines
les empêcher de fuir leur destin de chenilles
Et puis il y a les pierres au milieu de la vigne
un ruisseau dans le ciel
et la vie
La musique qui conviendrait à notre belle région:
Danse d'Anitra de Grieg
Et celle qui conviendrait à la sous préfecture de Langon
Attachez vos ceintures... décollage imminent
troubles du rythme garantis
Germination de Omura
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